Sri Lanka: les manifestants évacuent leur principal campement après des mois de protestations

Par AlAhed avec AFP

Les manifestants ayant fait tomber le précédent gouvernement au Sri Lanka ont annoncé mercredi qu’ils démantelaient leur principal site de protestation, situé près du bureau du président dans la capitale Colombo, après les arrestations ayant visé les leaders du mouvement.

Le groupe, mené par des étudiants et des partis de gauche, a par ailleurs retiré quatre recours en justice qu’il avait déposés contre un ordre de la police lui demandant de quitter la zone au motif que les tentes constituaient une gêne pour les hôtels voisins, sur le front de mer, a expliqué un porte-parole du mouvement.

Le Sri Lanka, qui connaît une très grave crise économique, a été secoué à partir du 9 avril par des manifestations visant à protester contre les pénuries de produits de première nécessité, comme le carburant, la nourriture et les médicaments.

Elles ont atteint leur apogée le 9 juillet, lorsque des dizaines de milliers de personnes ont afflué à Colombo et envahi le palais présidentiel de Gotabaya Rajapaksa, le forçant à fuir à Singapour et à démissionner.

Quelques jours après, les forces de sécurité ont expulsé les manifestants qui occupaient le palais présidentiel, ainsi que le domicile et le bureau du Premier ministre.

Des mois de troubles

Plus de 80 personnes blessées ont dû être hospitalisées, et les forces de l’ordre ont été accusées d’avoir fait un usage excessif de la force contre les manifestants.

Des dizaines de militants ont depuis été arrêtées pour avoir endommagé des biens publics.

Un dirigeant syndicaliste, Joseph Stalin, arrêté la semaine dernière pour avoir causé des dommages pour un montant de 90 dollars, a été libéré sous caution lundi après le tollé international provoqué par son interpellation.

Le successeur de Rajapaksa, Ranil Wickremesinghe, a promis de prendre des mesures sévères contre «tous les fauteurs de troubles».

Sur les réseaux sociaux, on a pu voir des manifestants en train de s’ébattre dans la piscine et de sauter sur des lits à baldaquin à l’intérieur du palais présidentiel.

Mais les manifestants ont également remis aux autorités environ 17,5 millions de roupies (46.000 dollars) en espèces trouvées dans l’une des chambres.