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Visite de Pelosi à Taïwan: Pékin annonce des «actions militaires ciblées», réactions dans la région

Visite de Pelosi à Taïwan: Pékin annonce des «actions militaires ciblées», réactions dans la région
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Par AlAhed avec AFP

La Chine a annoncé mardi que l'armée allait lancer des «actions militaires ciblées» en réponse à la visite à Taïwan de la présidente américaine de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, qui ravive les tensions sino-américaines.

Le ministère chinois de la Défense a promis des «actions militaires ciblées», avec une série de manœuvres militaires autour de l'île qui commenceront mercredi, dont «le tir à munitions réelles de longue portée» dans le détroit de Taïwan, qui sépare l'île de la Chine continentale.

Selon les coordonnées publiées par l'armée chinoise, une partie des opérations militaires auront lieu à 20 kilomètres des côtes de Taïwan.

«L'opération de l'armée vise à défendre résolument la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale et à fermement contrecarrer les ingérences extérieures et les tentatives séparatistes d'indépendance de Taïwan», a déclaré Wu Qian, un porte-parole du ministère chinois de la Défense.

L’ambassadeur américain à Pékin convoqué

La responsable américaine est arrivée mardi soir à Taipei à bord d'un avion militaire américain, déclenchant immédiatement de vives réactions à Pékin.

La Chine a fermé l'espace aérien au-dessus du détroit de Taïwan aux avions civils. Pékin y aurait également déployé des avions de chasse SU-37.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé «une grave violation» des engagements américains vis-à-vis de la Chine, qui «porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité» régionales.

Le gouvernement chinois a convoqué mardi soir l'ambassadeur américain Nicholas Burns. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Xie Feng, lui a exprimé les «protestations fermes» de son pays, ajoutant que «l'initiative (de Mme Pelosi de se rendre à Taïwan) est extrêmement choquante et les conséquences seront très graves», selon l'agence Chine Nouvelle.

Le ministère du commerce de Pékin a également annoncé des sanctions économiques, annonçant une suspension de l'exportation vers Taïwan de sable naturel - un composant clé dans la fabrication de semi-conducteurs, l'une des principales exportations de l'île.

Le Japon «préoccupé», Séoul appelle au calme

 «Certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur (...) les eaux territoriales de Taïwan», a par ailleurs réagi le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense Sun Li-fang.

«Il s'agit d'un acte irrationnel visant à défier l'ordre international», selon lui.

Le Japon s'est quant à lui dit «préoccupé» par les exercices chinois, affirmant que certains allaient empiéter sur sa zone économique exclusive (ZEE).

La Corée du Sud, prochaine étape de la tournée asiatique de Mme Pelosi mercredi soir, a de son côté lancé un appel au calme.

Pyongyang fustige l'«ingérence impudente» des Etats-Unis

La Corée du Nord a pour sa part qualifié mercredi d'«ingérence impudente» dans les affaires intérieures de la Chine la visite à Taïwan de Mme Pelosi, et a assuré Pékin de son «soutien total».

«L'ingérence impudente des Etats-Unis dans les affaires intérieures des autres pays et ses provocations politiques et militaires délibérées sont assurément la cause première de la dégradation de la paix et de la sécurité dans la région», a déclaré un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle KCNA.

«Taïwan est une partie inséparable de la Chine, et la question de Taïwan concerne les affaires intérieures de la Chine», a poursuivi ce porte-parole.

«Nous dénonçons avec véhémence toute ingérence d'une force extérieure dans la question de Taïwan, et soutenons pleinement la juste position du gouvernement chinois qui défend résolument la souveraineté du pays et son intégrité territoriale», a-t-il conclu.

«Taïwan ne reculera pas»

Plus de 708.000 personnes ont suivi en direct et en ligne l'avion de Nancy Pelosi entrer dans l'espace aérien taïwanais sur le site de suivi Flightradar, 10 minutes avant l'atterrissage.

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a affirmé mercredi que l'île «ne reculerait pas» face à «des menaces militaires délibérément accrues» de la Chine.

«Nous allons (...) continuer à défendre la démocratie», a-t-elle affirmé lors de sa rencontre à Taipei avec Mme Pelosi, qu'elle a remerciée pour avoir «pris des mesures concrètes pour montrer (son) soutien indéfectible à Taïwan en ce moment critique».

Pelosi dit être venue «en paix»

Mme Pelosi a de son côté affirmé être venue «en paix» dans la région tout en assurant que les Etats-Unis n'abandonneraient pas leurs engagements envers l'île démocratique.

«Aujourd'hui, notre délégation (...) est venue à Taïwan pour dire sans équivoque que nous n'abandonnerons pas notre engagement envers Taïwan et que nous sommes fiers de notre amitié durable», a déclaré Mme Pelosi, la plus haute responsable américaine à visiter l'île depuis 25 ans.

Les autorités taïwanaises ont signalé dans la nuit de mardi à mercredi que 21 avions militaires chinois avaient pénétré dans la zone d'identification de défense aérienne de l'île - une zone bien plus large que son espace aérien.

Le ministère taïwanais de la Défense a dénoncé «une tentative de menacer nos ports et nos zones urbaines importantes, et de saper unilatéralement la paix et la stabilité régionales».

«L'armée va assurément rester à son poste et protéger la sécurité nationale. Nous demandons au public d'être rassuré et de soutenir l'armée», a-t-il ajouté.

Plusieurs navires américains croisent également dans la région, dont le porte-avions USS Ronald Reagan, selon des sources militaires américaines.

La plupart des observateurs jugent faible la probabilité d'un conflit armé. Mais des responsables américains ont dit se préparer à des démonstrations de force de l'armée chinoise.

«Déstabiliser le monde»

La Chine estime que Taïwan, avec ses 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à rattacher au reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

Des responsables américains se rendent régulièrement sur l'île. Mais la Chine juge qu'une visite de Mme Pelosi, 82 ans, troisième personnage de l'Etat américain, est une provocation majeure.

La semaine dernière, dans un entretien téléphonique avec son homologue américain Joe Biden, le président chinois Xi Jinping avait déjà appelé les Etats-Unis à ne «pas jouer avec le feu».

Depuis 1979, Washington ne reconnaît qu'un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien aux autorités taïwanaises, via notamment d'importantes ventes d'armes.

Les Etats-Unis pratiquent également «l'ambiguïté stratégique», s'abstenant de dire s'ils défendraient ou non militairement Taïwan en cas d'invasion.

La Russie, alliée majeure de la Chine, a accusé mardi les Américains de «déstabiliser le monde» et décrit la visite de Nancy Pelosi comme une «pure provocation».

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