Guerre nucléaire: «pas de vainqueurs» selon Poutine, l’ONU met en garde
Par AlAhed avec AFP
Le président russe, Vladimir Poutine, s’est prononcé lundi contre tout conflit nucléaire, à l’heure où le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé qu'un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l'apogée de la guerre froide».
«Nous partons du principe qu’il ne peut y avoir de vainqueurs dans une guerre nucléaire et que cette dernière ne doit jamais être déclenchée», a indiqué M. Poutine, dans un message adressé aux participants d’une conférence des 191 pays signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Dans ce message publié sur le site du Kremlin, il a assuré que la Russie continuait de suivre «la lettre et l’esprit» de ce traité.
La Russie avait annoncé avoir placé ses forces nucléaires en état d’alerte peu après son opération militaire en Ukraine le 24 février.
M. Poutine, quant à lui, a évoqué des représailles «rapides comme l’éclair» en cas d’intervention directe de l’Occident dans le conflit.
L'humanité n'est qu'à «un malentendu» de l'«anéantissement nucléaire»
Lundi, M. Guterres a mis en garde que l'humanité n'était qu'à «un malentendu» ou «une erreur de jugement» de l'«anéantissement nucléaire», estimant qu'un tel «danger nucléaire n'(avait) pas été connu depuis l'apogée de la guerre froide».
«Nous avons été extraordinairement chanceux jusqu'à présent. Mais la chance n'est pas une stratégie ni un bouclier pour empêcher les tensions géopolitiques de dégénérer en conflit nucléaire», a-t-il déclaré à l'ouverture d'une conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
«Aujourd'hui, l'humanité est à un malentendu, une erreur de calcul de l'anéantissement nucléaire», a-t-il martelé, appelant à construire un monde «débarrassé des armes nucléaires».
Après avoir été reportée plusieurs fois depuis 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, la 10e conférence d'examen du TNP, traité international entré en vigueur en 1970 afin d'empêcher la propagation des armes nucléaires, se tient jusqu'au 26 août au siège des Nations unies à New York.
Cette réunion est une «opportunité de renforcer ce traité et de le mettre en adéquation avec le monde d'aujourd'hui», a déclaré Antonio Guterres, espérant une réaffirmation de la non-utilisation de l'arme nucléaire mais aussi de «nouveaux engagements» pour réduire l'arsenal.
13.000 armes nucléaires stockées dans le monde
«Éliminer les armes nucléaires est la seule garantie qu'elles ne seront jamais utilisées», a-t-il encore ajouté, précisant qu'il se rendrait dans quelques jours à Hiroshima pour l'anniversaire du bombardement.
«Près de 13.000 armes nucléaires sont stockées dans les arsenaux à travers le monde. À un moment où les risques de prolifération grandissent et les garde-fous pour prévenir cette escalade faiblissent», a-t-il insisté, évoquant notamment les «crises» au Moyen-Orient, dans la péninsule coréenne et l'opération militaire russe en Ukraine.
Début janvier, les cinq membres du Conseil de sécurité (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), également puissances nucléaires, s'étaient engagées à «prévenir la poursuite de la dissémination» nucléaire, juste avant un nouveau report de la conférence d'examen, et avant la guerre en Ukraine.
Toujours lundi, États-Unis, Royaume-Uni et France ont réaffirmé cet engagement dans une déclaration commune, réaffirmant qu'«une guerre nucléaire ne peut pas être gagnée et ne doit jamais avoir lieu».
Mais les trois puissances nucléaires ont également pointé du doigt la Russie, l'appelant à «respecter» ses engagements internationaux.
Le président américain Joe Biden a de son côté appelé la Russie et la Chine à entamer des pourparlers sur le contrôle des armements nucléaires.
Il a réitéré que son administration était prête à «négocier rapidement» un remplacement de New START, le traité plafonnant les forces nucléaires intercontinentales aux États-Unis et en Russie, qui doit expirer en 2026.