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Au téléphone, Xi avertit Biden de ne pas «jouer avec le feu» sur Taïwan

Au téléphone, Xi avertit Biden de ne pas «jouer avec le feu» sur Taïwan
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Par AlAhed avec AFP

Xi Jinping et Joe Biden ont eu jeudi 28 juillet deux heures d'entretien «sincère et approfondi», au cours duquel le président chinois a averti son homologue américain de ne «pas jouer avec le feu» à propos de Taïwan, a rapporté un média d'État chinois.

«Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler», a dit Xi à Biden, cité par l'agence Chine nouvelle.

«J'espère que la partie américaine comprend parfaitement cela», a-t-il ajouté.

D'après la Maison-Blanche, Joe Biden a rétorqué que la position américaine sur Taïwan n'avait «pas changé», avant de rajouter que «les États-Unis s'oppos(aient) fermement aux efforts unilatéraux pour modifier le statut ou menacer la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan», a indiqué l'exécutif américain dans un communiqué.

Les deux hommes se sont d'ailleurs mis d'accord sur le principe d'une rencontre en personne, a indiqué à la presse une responsable américaine.

Ils «ont discuté de l'importance d'une discussion en tête-à-tête et se sont mis d'accord pour que leurs équipes s'efforcent de trouver un moment mutuellement acceptable pour le faire», a précisé cette responsable ayant requis l'anonymat.

Les deux dirigeants n'ont pas évoqué de changements concernant les droits de douane imposés par les Etats-Unis à la Chine, selon la même source.

Plus de deux heures d'entretien

La Maison-Blanche a indiqué que l'entretien téléphonique, cinquième sommet virtuel entre les deux responsables depuis que Joe Biden est devenu président il y a un an et demi, avait commencé à 08H33 heure locale (15H33 en France) et avait duré plus de deux heures.

Pékin et Washington étaient déjà en conflit au sujet du commerce.

Les deux puissances mondiales s'opposent maintenant à cause de Taïwan.

La Chine estime que l'île, peuplée de 24 millions d'habitants, est l'une de ses provinces historiques qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste du pays.

Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres États, et donc contre la potentielle visite de Nancy Pelosi.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, avait déclaré avant l'appel que seraient à l'ordre du jour «les tensions autour du comportement agressif et coercitif de la Chine dans l'Indo-Pacifique» - terme employé notamment par les États-Unis pour désigner la réalité changeante d'alliances dans la région Asie-Pacifique.

Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu'un voyage de Nancy Pelosi, l'un des plus hauts personnages de l'État américain, serait une provocation majeure.

Washington devra «assumer toutes les conséquences» de cette visite potentielle, que Nancy Pelosi n'a pas encore confirmée, avait averti Pékin mercredi.

Le général Mark Milley, le chef d'état-major américain, a déclaré à la presse que si Nancy Pelosi demandait «un soutien militaire», il ferait «le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité» de ses affaires.

«Garde-fous»

Les tensions autour de ce voyage ne sont qu'une partie du problème.

Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l'usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan.

Autrefois considérée comme improbable, une invasion, ou une autre forme d'action militaire, est de plus en plus considérée par les observateurs comme possible.

Les déclarations contradictoires de Joe Biden sur Taïwan - il a dit en mai que les États-Unis défendraient l'île, avant que la Maison-Blanche n'insiste sur le fait que la politique d'«ambiguïté stratégique» n'avait pas changé - n'ont pas aidé.

Bien que le président américain se targue d'une relation étroite avec Xi Jinping, les deux hommes ne se sont pas encore vus en personne depuis qu'il a pris ses fonctions, en grande partie à cause des restrictions liées au Covid.

Selon la Maison-Blanche, le principal objectif de Joe Biden était d'établir des «garde-fous» pour les deux superpuissances, afin d'éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.

Joe Biden voulait «s'assurer» que soient ouvertes «les lignes de communication avec le président Xi sur toutes les questions, qu'il s'agisse de questions sur lesquelles nous sommes d'accord ou de questions sur lesquelles nous avons des difficultés importantes, qu'ils puissent toujours prendre le téléphone et se parler l'un à l'autre franchement», a dit John Kirby.

Interrogé sur une éventuelle levée par Joe Biden de certains des droits de douane de 25% imposés sur des milliards de dollars de produits chinois par l'ex-président Donald Trump, le porte-parole avait indiqué qu'une décision n'avait toujours pas été prise.

«Nous pensons (...) que les tarifs douaniers mis en place par son prédécesseur étaient mal conçus. Nous pensons qu'ils ont augmenté les coûts pour les familles et les petites entreprises américaines, ainsi que pour les éleveurs», avait-il affirmé, évoquant également les «pratiques commerciales préjudiciables de la Chine».

Mais «je n'ai aucune décision à annoncer concernant les tarifs douaniers de la part du président. Il y travaille», avait conclu John Kirby.

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