L’Agence européenne des médicaments approuve un vaccin contre la variole du singe
Par AlAhed avec AFP
L'Agence européenne des médicaments (EMA) a déclaré vendredi 22 juillet avoir approuvé l'utilisation d'un vaccin contre la variole humaine pour étendre son utilisation contre la propagation de la variole du singe, qui pourrait mériter le niveau d'alerte maximale de l'OMS.
Le feu vert du régulateur européen intervient alors que le monde attend les conclusions des experts après une réunion jeudi du Comité d'urgence de l'OMS, dont le directeur général s'est dit inquiet de l'augmentation du nombre de cas de variole du singe dans le monde.
Le vaccin Imvanex, de la société danoise Bavarian Nordic, est approuvé dans l'UE depuis 2013 pour la prévention de la variole.
Il a été approuvé contre la variole du singe en raison de la similitude entre ce virus et le virus de la variole.
Le plus haut niveau d'alerte
Le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est dit «inquiet» jeudi de l'augmentation du nombre de cas de variole du singe lors de l'ouverture d'une réunion du Comité d'urgence, demandant conseil aux experts.
C'est à lui qu'incombe la responsabilité d'éventuellement déclarer l'urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut degré d'alerte de l'agence de santé, sur la base des recommandations du Comité.
Il doit annoncer samedi s'il a choisi de déclencher - ou non - le plus haut niveau d'alerte de l'organisation.
Tedros Adhanom Ghebreyesus donnera une conférence de presse virtuelle à 13h GMT, a annoncé l'organisation onusienne vendredi 22 juillet au soir.
Le communiqué ne dit rien de la nature de l'annonce du Dr Tedros au moment où l'éruption de cas de variole du singe frappe désormais plus de 15.800 personnes dans 72 pays, selon le tableau de bord du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) à la date du 20 juillet.
Lors d'une première réunion le 23 juin, la majorité des experts avaient recommandé au Dr Tedros de ne pas prononcer l'urgence de santé publique de portée internationale.
«Effet secondaires légers»
Détectée début mai, la recrudescence inhabituelle de cas de variole du singe en dehors des pays d'Afrique centrale et de l'ouest où le virus est endémique, s'est depuis étendue dans le monde entier, avec comme épicentre l'Europe.
Décelée pour la première fois chez l'humain en 1970, la variole du singe est moins dangereuse et contagieuse que sa cousine la variole, éradiquée en 1980.
La maladie se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes.
Le plus souvent bénigne, elle guérit généralement spontanément après deux à trois semaines.
Le régulateur européen a fondé sa recommandation sur les données de plusieurs études animales qui ont montré une protection contre le virus de la variole du singe chez des primates non humains vaccinés avec Imvanex.
«Le profil de sécurité du médicament est favorable, avec des effets secondaires légers à modérés, et le CHMP a conclu que les bénéfices du médicament sont supérieurs aux risques», a souligné l'EMA dans un communiqué.
L'entreprise danoise Bavarian Nordic, l'unique laboratoire produisant un vaccin autorisé contre la variole du singe, indiquait mardi avoir reçu une commande d'1,5 millions de doses, majoritairement livrées en 2023, d'un pays européen dont le nom n'a pas filtré, alors que les États-Unis ont commandé 2,5 millions de doses supplémentaires.