L’UE dénonce le risque d’expulsions de Palestiniens d’une zone de Cisjordanie occupée
Par AlAhed avec AFP
Un haut diplomate européen a mis en garde jeudi 7 juillet contre le risque d’expulsion massive de Palestiniens installés dans une région de Cisjordanie occupée où l’armée israélienne effectue des entraînements, à la suite d’une décision controversée de la justice.
«Si des expulsions massives et des transferts forcés devaient avoir lieu, ce serait le plus grand transfert forcé depuis des décennies», a déclaré le représentant de l’Union européenne dans des territoires palestiniens Sven Kuehn von Burgsdorff en visite à «Massafer Yatta».
En mai, la «plus haute juridiction israélienne» a donné raison à l’armée en statuant que cette région, où sont implantés 12 villages palestiniens dans le désert, à l’extrémité sud de la Cisjordanie occupée, constituait un champ de tir depuis 1980.
Dans les années 1980, l’armée d’occupation a déclaré que ces 3 000 hectares deviendraient le «champ de tir 918» pour ses soldats, arguant que le secteur n’était pas habité de façon permanente.
Les habitants, environ un millier de Palestiniens répartis sur 12 hameaux isolés qui se sont progressivement sédentarisés, affirment qu’ils étaient là depuis des décennies bien avant que l’armée d’occupation ne s’implante en Cisjordanie à partir de 1967.
D’abord expulsés de la zone en 1999, ils ont été autorisés à y revenir en attendant la décision de la «Cour suprême».
Selon Sven Kuehn von Burgsdorff, les démolitions dans la région ont augmenté de façon spectaculaire depuis le jugement qui a mis fin à deux décennies de batailles judiciaires, ouvrant la voie à l’expulsion des habitants.
27 bâtiments ont été démolis et au moins 30 ordres de démolition ont été émis – soit plus du double du taux de ces dernières années, a indiqué un autre diplomate de la mission.
Lors de la visite, M. Von Burgsdorff, a accusé les juges israéliens de contrevenir au droit international dans une décision qui «semble ignorer» les responsabilités d’«Israël» envers les résidents palestiniens en tant que «puissance occupante».
«Des familles ont perdu leur maison, mais cette décision est politique et non juridique» a-t-il dit à l’AFP. «La pression internationale est le seul moyen d’arrêter cela », a-t-il ajouté.
La visite diplomatique avait été retardée de deux jours après que l’armée d’occupation a décidé d’organiser un exercice de tir dans la région.