Le Sri Lanka pas prêt de sortir de la crise, selon le premier ministre
Par AFP
Le Sri Lanka est en faillite et pas prêt de sortir de la crise, a admis mardi 5 juillet devant le Parlement le premier ministre Ranil Wickremesinghe, prédisant une profonde récession accompagnée de graves pénuries y compris l'an prochain.
«Nous devrons faire face à des difficultés en 2023 également», a-t-il déclaré. «C'est la vérité. C'est la réalité.». Des négociations sont en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) mais dont l'issue dépend d'un plan de restructuration de la dette sri lankaise avec ses créanciers d'ici août, a précisé le premier ministre. «Nous participons maintenant aux négociations en tant que pays en faillite», a-t-il dit.
Le gouvernement en défaut de paiement
«En raison de l'état de faillite dans lequel se trouve notre pays, nous devons leur soumettre, séparément, un plan sur la viabilité de notre dette. Ce n'est que lorsque (le FMI) sera satisfait de ce plan que nous pourrons conclure un accord.» La semaine dernière, le FMI a souligné qu'il restait du travail à faire pour redresser les finances du pays et corriger son déficit budgétaire, avant de pouvoir conclure un accord de financement pour résoudre la crise de sa balance des paiements.
Incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, le gouvernement s'est déclaré en défaut de paiement en avril. Depuis des mois, les 22 millions d'habitants de l'île vivent au rythme de coupures d'électricité quotidiennes, de rationnements des carburants et denrées alimentaires, et d'une inflation galopante. Le manque de devises étrangères ne permet plus d'importer suffisamment de nourriture, de carburants et autres produits essentiels. Récemment, le pays a abaissé de 23 à 21 ans l'âge minimum requis pour qu'une femme puisse travailler à l'étranger et gagner des dollars dont le pays a cruellement besoin.