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Séisme en Afghanistan : les survivants, sans abri, nourriture ou eau, attendent l’aide avec anxiété

Séisme en Afghanistan : les survivants, sans abri, nourriture ou eau, attendent l’aide avec anxiété
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Par AFP

Les rescapés du séisme le plus meurtrier en plus de deux décennies en Afghanistan continuaient ce vendredi 24 juin d’attendre dans leurs villages dévastés, sans abri, nourriture, ou eau, que l’aide d’urgence leur parvienne, les fortes pluies aggravant encore la situation.

Le tremblement de terre, d’une magnitude de 5,9, qui a frappé mercredi cette région pauvre et isolée du sud-est de l’Afghanistan, à la frontière avec le Pakistan, a fait plus de 1 000 morts, 3 000 blessés et des milliers de sans-abri.

Les fragiles maisons aux murs en briques de terre n’ont pas résisté aux secousses sismiques et les survivants se retrouvent complètement démunis. Ils ont besoin d’abris, pour se protéger de la pluie et du froid, inhabituel en cette saison, mais aussi de nourriture, eau et produits de premier secours.

«Il n’y a pas de couvertures, pas de tentes, pas d’abris […]. Nous avons besoin de nourriture et d’eau. Tout notre système de distribution d’eau est détruit. Tout est dévasté, les maisons sont détruites. Les gens ne peuvent que retirer des morts (des décombres) et les enterrer», a expliqué Zaitullah Ghurziwal, un habitant du district de Bermal, dans la province de Paktika, la plus affectée.

Les opérations de secours sont compliquées par l’isolement de cette région et la météo. Les pluies ont provoqué des glissements de terrain qui ralentissent l’acheminement de l’aide, et ont endommagé les lignes téléphoniques et électriques.

Ce séisme représente un défi majeur pour les talibans, qui ont pris le pouvoir à la mi-août 2021 après 20 années d’insurrection et se sont aliéné la communauté internationale avec leur conception ultra-rigoriste de l’islam.

Au moins un millier de personnes ont été tuées et 1 500 blessées dans un puissant séisme qui a frappé une zone frontalière isolée du sud-est de l’Afghanistan. À l’hôpital de Sharan, les rescapés pleurent la disparition de leurs proches.

L’aide internationale, qui portait le pays à bout de bras depuis deux décennies, a été coupée après leur accession au pouvoir, et ne revient depuis qu’au compte-gouttes. Et le pays est depuis enlisé dans une profonde crise financière et humanitaire.

Distribution «transparente» de l’aide

Le gouvernement taliban a dit faire au mieux de ses capacités pour venir en aide aux victimes et appelé à l’aide la communauté internationale.

Selon l’ONU, le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a distribué des tentes, couvertures et bâches plastiques ; le Programme alimentaire mondial (PAM) a délivré de la nourriture pour environ 14 000 personnes à Paktika ; et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fourni 10 tonnes de matériel médical suffisant pour permettre 5 400 opérations chirurgicales.

L’Union européenne a estimé que 270 000 personnes vivant dans les zones touchées par le séisme auraient besoin d’assistance et a dégagé une aide d’urgence d’un million d’euros.

Le Pakistan, l’Iran et le Qatar ont aussi fait parvenir de l’aide aux sinistrés. Et les États-Unis, qui se sont retirés d’Afghanistan fin août après 20 années de guerre, ont indiqué travailler avec leurs partenaires humanitaires à l’envoi d’équipes médicales.

Certains pays sont réticents à doter directement en aide les talibans, de peur qu’elle ne soit détournée. «La distribution de l’aide sera transparente», a toutefois assuré le porte-parole adjoint du gouvernement, Bilal Karimi.

Dans le district de Bermal, des villages entiers ont été détruits. Les autorités estiment qu’au total près de 10 000 maisons, dans lesquelles s’entassent parfois une vingtaine de personnes, ont été endommagées.

Dans le village de Zaitullah, situé sur une piste en terre cahoteuse serpentant dans la moyenne montagne le long d’une large rivière presque à sec, les gens, qui erraient le visage las et résigné, ont tout perdu.

«Nous n’avions même pas une pelle pour creuser (les tombes), aucun équipement, alors nous avons utilisé un tracteur», a-t-il raconté. L’urgence est grande pour les plus fragiles : les personnes âgées et les enfants.

 

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