Nucléaire: l’Iran débranche des caméras de surveillance de l’AIEA, dénonce «un retour à la case départ»
Par AlAhed avec agences
Le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a assuré que les récentes allégations occidentales contre le programme nucléaire iranien sont «un retour à la case départ», dans le but d’exercer une pression maximale sur l’Iran, affirmant que «l’Iran n’a pas d’activités nucléaires secrètes et non écrites, ni aucun lieu ou activité non identifiées». En même temps, l’OIEA a mis en arrêt des caméras de l’AIEA qui avaient été admises en dehors de l’accord de garanties, en signe de bonne volonté.
En marge de la réunion gouvernementale de ce mercredi 8 juin, M. Eslami a commenté, dans un point de presse, le projet de résolution que les pays occidentaux ont présenté pour la réunion du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
«La récente décision des trois pays européens (Allemagne, France et Grande-Bretagne) et des États-Unis de présenter un projet de résolution contre l’Iran est en fait une démarche politique, dans le cadre de la politique des pressions maximales, dont les principaux objectifs sont poursuivis avec le soutien théorique et sous la direction de l’entité sioniste», a-t-il dit, selon l’agence iranienne Fars News.
Résolution exhortant Téhéran à «coopérer pleinement» avec l’AIEA
Ces quatre pays ont proposé le lundi 6 juin aux 35 Etats membres du conseil des gouverneurs une résolution exhortant Téhéran à «coopérer pleinement» avec l’AIEA.
Elle sera soumise au vote le vendredi prochain.
A son tour, le chef de l’AIEA Rafael Grossi a dénoncé «l’absence de réponses satisfaisantes» et «techniquement crédibles», concernant des traces d’uranium enrichi sur trois sites non déclarés. Une affaire qui remonte à 2003.
«Cela fait 20 ans qu’ils profèrent leurs accusations contre l’Iran qui a approuvé l’accord nucléaire afin de lever ces accusations et de renforcer la confiance», a rappelé M. Eslami.
«Il y a eu un accord que l’autre partie n’a plus respecté, pourtant l’Iran avait accepté des restrictions dans la majorité de son programme nucléaire. Mais avec ce projet de résolution, nous revenons à la case départ et répétons les mêmes histoires», a-t-il déploré.
Evoquant les récentes tractations qui se poursuivent depuis l’avènement au pouvoir du président Joe Biden, le chef de l’OIEA a affirmé: «L’Iran a négocié pendant des mois, le texte de l’accord a été finalisé, et l’embargo a également été négocié, tandis que l’entité sioniste menace notre pays d’opérations terroristes et de sabotage si l’Iran n’arrête pas son programme nucléaire!»
«Serait-ce la Loi de la jungle?», s’est-il interrogé.
M. Eslami a conclu que «l’Iran n’a pas d’activités nucléaires secrètes et non enregistrées, ni aucun lieu ni aucune activité qui n’ont pas été identifiés, les documents présumés sont une décision politique pour maintenir une pression maximale pendant que l’Iran coopère avec l’AIEA dans toute la mesure du possible».
Mise en arrêt de certaines caméras
En outre, l’OIEA a annoncé ce mercredi l’arrêt des activités d’un certain nombre de caméras de comptage de la ligne d’enrichissement OLEM et du débitmètre de l’AIEA en Iran.
Ces caméras de surveillance, chargées de surveiller les sites nucléaires iraniens, avait été acceptées par l’organisation iranienne comme un geste de bonne volonté d’Iran et en dehors des accords de garanties de l’AIEA.
En juin 2021, l’Iran avait également fourni volontairement à l’AIEA l’accès à ses sites spécifiés par l’Agence, et les dates de l’accès de l’AIEA et des activités de vérification ont été convenues.
Selon la déclaration publiée ce mercredi 8 juin par le centre médiatique de l’OIEA, «la République islamique d’Iran a jusqu’à présent coopéré largement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, mais malheureusement l’AIEA, sans aucune considération pour cette coopération due à la bonne volonté de l’Iran, non seulement n’était pas reconnaissante envers cette coopération, mais a fini par la considérer comme un devoir de l’Iran ; Pour cette raison, il a été décidé de couper le fonctionnement de la caméra de mesure du niveau d’enrichissement OLEM et du débitmètre de l’AIEA à partir d’aujourd’hui».
«Bien sûr, plus de 80% des caméras existantes de l’agence sont des caméras qui sont installés en Iran dans le cadre des accords de garanties et qui continueront à fonctionner comme avant», peut-on lire toujours dans la déclaration de l’OIEA.
Selon l’agence iranienne IRNA, le porte-parole de l’organisation iranienne a supervisé en personne la mise en arrêt de deux caméras de l’AIEA dans une installation nucléaire.