Amnesty exhorte l’Arabie à empêcher l’exécution de deux Bahreïnis
Par AlAhed avec AFP
Amnesty International a exhorté mardi 24 mai l'Arabie saoudite à empêcher l'«exécution imminente» de deux hommes originaires du Bahreïn voisin, accusés des soi-disant «crimes liés au terrorisme», notant que le recours à la peine de mort connaît une recrudescence dans le royaume conservateur.
L'Arabie saoudite a déjà exécuté 120 personnes depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP. Ce total comprend 81 mises à mort en une seule journée en mars.
C'est aussi près du double du total de 65 exécutions enregistrées en 2021 dans le royaume, qui était lui-même plus du double du total de 2020, a indiqué mardi Amnesty dans un rapport sur le recours à la peine de mort dans le monde.
Dans un communiqué séparé mardi, l'ONG a souligné les cas de Jaafar Mohammad Sultan et de Sadeq Majeed Thamer, deux chiites bahreinis, dont les condamnations à mort ont été confirmées par la Cour suprême en avril. D'après Amnesty, les deux hommes «risquent une exécution imminente».
Ces peines ont été prononcées en octobre 2021 à l'issue d'un procès «manifestement inéquitable», sur la base d'accusations telles que «la contrebande de matières explosives vers l'Arabie saoudite et la participation à des manifestations antigouvernementales à Bahreïn», a déclaré Amnesty.
Les autorités saoudiennes ont arrêté ces hommes en octobre 2015. Ceux-ci ont déclaré avoir «été torturés et que leurs prétendus aveux leur ont été extorqués sous la contrainte», toujours selon la même source.
L'Arabie saoudite a envoyé des troupes au Bahreïn pour réprimer, dans le pays dirigé par la monarchie des Al-Khalifa, un mouvement de protestation pacifique ayant démarré en 2011.