Soudan: un nouveau mort dans les manifestations anti-putsch
Par AlAhed avec AFP
Un manifestant a été tué samedi à Khartoum par les forces de sécurité soudanaises lors d’une nouvelle journée de mobilisation contre le pouvoir militaire, selon des médecins.
La victime, qui n’a pas été identifiée, a été tuée «par une balle dans la poitrine» à Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum, lors d’une manifestation contre le coup d’Etat du 25 octobre 2021 du général Abdel Fattah al-Burhane, précise le syndicat des médecins prodémocratie.
La répression de ces manifestations a déjà fait 96 morts, des centaines de blessés et autant d’arrestations, sans aucune issue politique en vue.
Jeudi, des milliers de Soudanais avaient manifesté contre le putsch, qui a mis fin à un fragile accord de partage du pouvoir entre les civils et les militaires après la destitution par l’armée en 2019 du président Omar el-Béchir, qui dirigeait le Soudan d’une main de fer.
Le même jour, deux dirigeants communistes ont été arrêtés avant d’être relâchés le lendemain.
Selon leur parti ils ont été appréhendés pour avoir récemment rencontré le commandant rebelle Abdel Wahid Nour et s’être rendus dans une région tenue par un autre insurgé, Abdelaziz al-Hilou, qui avaient tous deux refusé de signer en 2020 la paix avec Khartoum, contrairement à la majorité des mouvements rebelles armés du Soudan.
Les Nations unies et l’Union africaine –qui a suspendu le Soudan– plaident pour un dialogue entre toutes les forces politiques du Soudan, sous peine de voir le pays sombrer définitivement «sur les plans économique et sécuritaire».
Mais dans le pays, l’un des plus pauvres au monde où un Soudanais sur deux souffrira de la faim d’ici la fin de l’année selon l’ONU, les civils refusent de dialoguer avec les militaires.
Ces derniers ne cessent d’appeler à l’expulsion de l’émissaire permanent de l’ONU à Khartoum, Volker Perthes.