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Gouvernement Borne: de la continuité avec des «surprises», estime la presse française

Gouvernement Borne: de la continuité avec des «surprises», estime la presse française
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Par AlAhed avec AFP

«Continuité», «impression de déjà-vu», absence de risque, la presse française estime samedi que le gouvernement de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne ressemble davantage à un «gros remaniement» avec le maintien des poids-lourds, marqué par une surprise «choc» à l'Education et une prise de taille chez LR.

«Macron joue la continuité... sauf à l'école», titre en Une le quotidien Libération, avec une description rapide du gouvernement dévoilé vendredi: «Une bonne prise, des reprises et de mauvaises surprises».

«L'arrivée de Pap Ndiaye à l'Education ne peut éclipser une déplaisante impression de déjà-vu, avec la reconduction de piliers macronistes comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin, et surtout une grande déception, avec deux poids plumes pour l'écologie», relève le journal.

«Des ajustements plutôt qu'une révolution», remarque Vincent Tremollet de Villers, dans son édito du Figaro.

Même impression du côté du Parisien-Aujourd'hui en France au vu de son résumé en première page: «Dans la nouvelle équipe, on retrouve les principales têtes d'affiche du premier quinquennat (Darmanin, Le Maire, Dupond-Moretti)».

Des personnalités qualifiées par Frédéric Vézard, dans son édito pour les DNA intitulé «Risque minimum», de «garde rapprochée du président» qui reste «solidement arrimée aux postes clés», en citant Gérald Darmanin (Intérieur), Bruno Le Maire (Economie), Eric Dupond-Moretti (Justice), Olivier Véran (Relations avec le Parlement) ou Gabriel Attal (Comptes publics).

Selon lui, ce «conservatisme a une explication purement politique». «Le président a opté pour le risque minimum, l'efficacité et la cohérence politique».

Christophe Hérigault de La Nouvelle République du Centre-Ouest y voit «des gages à gauche, à droite, au centre». «Pas forcément de quoi esbaudir les oppositions diverses et variées. Mais certainement, dans l'esprit macronien, de quoi repartir avec une équipe combative. Indispensable, assurément, à un mois des législatives».

Manque de «panache»

«A trois semaines des élections législatives, le président prend très peu de risque, joue la sécurité plutôt que le panache», constate Benoît Gaudibert dans l'Est républicain. Cela «s'apparente plus à un gros remaniement qu'à la constitution d'une nouvelle équipe».

Reste que, dans ce concert de commentaires sur un casting similaire au dernier gouvernement du quinquennat Macron I, les journaux notent deux arrivées marquantes: l'historien Pap Ndiaye et Damien Abad, ancien président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale.

La nomination du premier, spécialiste de l'histoire sociale des Etats-Unis et des minorités, universitaire respecté et adepte du consensus, a surpris. Sa personnalité apparaît en rupture avec celle de son prédécesseur à l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

«Coup de poker ou coup de communication?», interroge l'éditorialiste de La Montagne Charles Vigier, considérant que la nomination de M. Ndiaye représente le «seul pari stratégique» dans la composition de ce nouveau gouvernement.

Pour L'Est républicain, ce «choix symbolique et très politique, aussitôt salué par les Insoumis et dénoncé par l'extrême droite» est la «seule note disruptive» du nouveau gouvernement.

Christophe Hérigault y voit aussi une volonté d'«incarner un choc de culture au sein de l'Education nationale» tandis que Sébastien Lacroix, dans L'Union, le considère comme «l'anesthésique des syndicats et de la gauche».

«Le chef de l'Etat veut sans doute séduire l'électorat attiré par la Nupes de Jean-Luc Mélenchon. Ce jeu aussi décevant que dangereux ne lui rapportera rien à gauche et risque de coûter très cher à droite», prévient Le Figaro.

«Siphonnage»

La deuxième entrée qui mobilise l'attention des journaux est celle de Damien Abad.

«La prise de guerre», pour Sébastien Lacroix, qui rappelle que M. Abad «n'avait pas de mots assez durs jusqu'à il y a peu contre Macron». Son confrère de l'Est républicain estime que le président «poursuit son opération de siphonnage».

«Admirez le salto arrière: présider un groupe (parlementaire), ce n'est tout de même pas rien», lance Jean-Marc Chevauché du Courrier Picard, estimant qu'il s'ajoute à la liste des «quelques traîtres ordinaires» comme MM. Le Maire et Darmanin «qui ont quitté leur camp après avoir dit pis que pendre du président».

Plusieurs éditorialistes relèvent également la nomination aux Affaires étrangères de Catherine Colonna, actuellement ambassadrice à Londres, pour un «apport chiraquien» selon Le Figaro.

Tel un professeur remplissant un bulletin scolaire, Benoît Gaudibert commente: «Gouvernement très paritaire, un bon point, devra confirmer dans les actes».

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