Corée du Nord: Pyongyang tire un missile balistique, Washington s’attend à un essai nucléaire
Par AlAhed avec AFP
La Corée du Nord a tiré samedi un missile mer-sol balistique en direction de l'est, a annoncé l'état-major de l'armée sud-coréenne, au moment où Washington s'attend à un essai nucléaire nord-coréen imminent.
«Nos militaires ont détecté vers 14h07 (05h07 GMT) qu'un missile balistique de courte portée présumé être un SLBM a été tiré depuis la mer au large de Sinpo, Hamgyong du Sud», a déclaré l'état-major dans un communiqué.
Ce tir vers la mer du Japon est la 15e démonstration de force de ce pays doté de l'arme nucléaire cette année.
Il intervient trois jours après le tir d'un autre missile, que Séoul et Tokyo ont décrit comme un missile balistique, mais les médias d'Etat nord-coréens, qui rapportent d'ordinaire les essais d'armement, n'en ont pas parlé.
Septième essai nucléaire
Dans le même contexte, les Etats-Unis ont estimé que la Corée du Nord pourrait mener «ce mois-ci» son premier essai nucléaire depuis 2017, a déclaré vendredi le département d'Etat américain.
Selon les conclusions de Washington, Pyongyang «prépare le site d'essais de Punggye-ri et pourrait être prêt à y mener un test dès ce mois-ci, ce qui serait son septième essai» nucléaire, a expliqué à des journalistes une porte-parole de la diplomatie américaine, Jalina Porter.
«Cette analyse est cohérente avec les déclarations publiques récentes faites pas la Corée du Nord elle-même», a-t-elle ajouté, assurant que le gouvernement américain l'avait partagée avec ses alliés et allait «poursuivre une étroite coordination avec eux».
Le régime du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un avait cessé depuis 2017 les tirs de missiles balistiques intercontinentaux et les essais nucléaires. Il a déjà en partie rompu ce moratoire en tirant fin mars un missile intercontinental.
L'imagerie satellite a montré récemment des signes d'une nouvelle activité dans un tunnel du site de Punggye-ri, lequel, selon la Corée du Nord, a été démoli en 2018 avant un sommet historique entre Kim Jong Un et le président américain de l'époque, Donald Trump, qui avait marqué le début d'une phase de dialogue.
Joe Biden, successeur de Donald Trump, s'est dit prêt à renouer ce dialogue pour discuter d'une dénucléarisation du pays reclus, mais sa main tendue est restée dans le vide depuis son arrivée à la Maison Blanche début 2021.
Au contraire, la Corée du Nord a multiplié depuis le début de l'année les essais d'armements interdits par les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, autant de «provocations» dénoncées par les Etats-Unis.
Pyongyang a testé des armes nucléaires à six reprises depuis 2006 et a vanté le succès de sa dernière et la plus puissante en 2017, une bombe à hydrogène d'une puissance estimée à 250 kilotonnes.