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Libye : Amnesty dénonce des crimes impunis d’une milice

Libye : Amnesty dénonce des crimes impunis d’une milice
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Par AlAhed avec sites web

Amnesty International a accusé mercredi 4 mai une milice financée par le gouvernement en Libye de commettre des crimes et de graves violations des droits humains en toute impunité.

«L'impunité généralisée encourage la milice de l'Autorité de soutien à la stabilité (SSA), financée par l'État, à se livrer à des homicides, des détentions arbitraires, des interceptions suivies par la détention arbitraire de personnes migrantes et réfugiées, des actes de torture, du travail forcé et d'autres violations choquantes des droits humains et crimes relevant du droit international», a affirmé Amnesty dans un communiqué.

«Un lourd passé de crimes de droit international»

Créée par décret de l'ancien chef du gouvernement libyen, Fayez al-Sarraj, en janvier 2021, et placée sous la seule autorité du premier ministre, la SSA est dirigée par «l'un des leaders de milices les plus puissants à Tripoli», Abdel Ghani al-Kikli, aussi appelé Gheniwa, nommé à ce poste «malgré un lourd passé de crimes de droit international et de graves violations», a déploré l'ONG. Amnesty dit avoir écrit en avril aux autorités libyennes au sujet de «plaintes» reçues contre Abdel Ghani al-Kikli et son ancien adjoint, Lotfi al-Harari, «exigeant leur suspension de postes qui leur permettraient de commettre de nouvelles violations, de s'immiscer dans les enquêtes ou de leur accorder l'immunité, dans l'attente des conclusions de l'enquête».

Cette requête est restée sans réponse à ce jour. Lotfi al-Harari est aujourd'hui en charge de l'Agence de sûreté intérieure (ISA) basée à Tripoli, «une autre milice impliquée dans des crimes et des violations des droits humains», souligne Amnesty. Plongée dans le chaos politique et sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi à la suite d'une révolte populaire appuyée par l'Otan en 2011, la Libye est minée par les divisions et se retrouve depuis début mars avec deux gouvernements rivaux.

Pour Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty, «légitimer des leaders de milices violents et leur verser un salaire de l'État sans poser de questions ne fait qu'accroître leur pouvoir pour continuer de piétiner les droits d'autres personnes en toute impunité», qu'il s'agisse de migrants, de réfugiés ou de Libyens. Abdel Ghani al-Kikli «doit faire l'objet d'une enquête» et, en cas de preuves recevables suffisantes, «être poursuivi dans le cadre d'un procès équitable», a-t-elle exhorté.

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