France: Des dizaines de milliers de personnes dans la rue pour un 1er-Mai très politique
Par AlAhed avec AFP
Plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dimanche partout en France à l'occasion du 1er mai, dans un contexte très politique après la présidentielle, dans des cortèges parfois émaillés d'accrochages et de dégradations, en particulier à Paris.
Dans la capitale, où la CGT revendiquait 50 000 manifestants, la manifestation s'est élancée peu après 14H30 de la place de la République en direction de la place de la Nation, à l'appel de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, rejointes par les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, avec pour revendications la hausse des salaires, le maintien des services publics et de la protection sociale, et une politique de transition écologique.
La réforme des retraites est aussi l'un des points de crispation de cette journée «un peu exceptionnelle» cette année car elle intervient une semaine après la réélection d'Emmanuel Macron, a souligné le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, pour qui une nouvelle mobilisation est envisageable dès «avant la rentrée, parce que le niveau de mécontentement sur les retraites ou les salaires est très fort».
Ce 1er mai revêt aussi une signification particulière pour la gauche, dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s'ébranlait, exhortant à un accord «cette nuit». M. Mélenchon et le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, se sont plus tard serré la main avant d'engager une brève conversation aux cris d'«Union populaire!» dans la foule.
Lacrymogènes
En marge de la manifestation, des accrochages incessants opposaient les forces de l'ordre à des jeunes vêtus de noir, avec jets de projectiles et grenades lacrymogènes. Le long du boulevard Voltaire, de nombreuses vitrines de commerces ont été détruites, dont celle d'un restaurant McDonald's et de plusieurs banques. Une voiture a été fracturée, des feux se sont déclarés, dont un alimenté par des planches de bois, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ailleurs en France des manifestations ont rassemblé 1 900 personnes à Bordeaux, 3 600 à Marseille, 3 500 à Toulouse, 4 000 à Lyon, 1 500 à Strasbourg ou Saint-Etienne, 2 000 à Lille selon les chiffres de la police. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170 000 manifestants, dont 25 000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui dénombré 106 650 manifestants en France, dont 17 000 dans la capitale.
Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales étaient également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça. Et des délégations étrangères (Kurdes, Algériens...) étaient aussi présentes à Paris.
La CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant un «1er mai engagé pour le climat» et pour des augmentations de salaire. «On cherche des mobilisations qui soient plus symboliques que de masse», a déclaré à la presse son secrétaire général Laurent Berger, lors d'un rassemblement «revendicatif et festif» organisé sur les rails désaffectés de la «Petite ceinture», dans le 18e arrondissement de Paris.