Sri Lanka: couvre-feu au centre, la communauté internationale appelle à la retenue
Par AlAhed avec AFP
Un couvre-feu était maintenu mercredi 20 avril dans le centre du Sri Lanka appelé à la retenue par la communauté internationale, au lendemain de la mort d'un homme dans des manifestations antigouvernementales qui s'intensifient sur l'île en proie à une crise économique historique.
Le gouvernement a promis une enquête sur des accusations visant la police qui aurait fait un usage excessif de la force pour disperser les manifestations contre les pénuries et les prix élevés de carburant.
Le Sri Lanka, en proie à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, a annoncé le 12 avril faire défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars.
Le gouvernement cherche à obtenir un renflouement de 3 à 4 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).
«J'ai déjà ouvert une enquête sur la conduite des agents à Rambukkana», à 95 kilomètres à l'est de Colombo, a déclaré le chef de la police, Chandana Wickramaratne, qui a ordonné un couvre-feu d'une durée indéterminée dans la région.
La foule à Rambukkana s'apprêtait à mettre le feu à un camion-citerne de diesel lorsque les policiers ont ouvert le feu pour la disperser, avait auparavant indiqué la police dans un communiqué.
Il s'agit du premier affrontement meurtrier depuis que les manifestations antigouvernementales ont éclaté ce mois-ci.
Au moins 29 personnes, dont 11 policiers, ont été blessées, ont indiqué les autorités.
Les principales missions étrangères basées à Colombo, notamment celles des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du Canada, ont fait part de leur inquiétude à la suite des tirs de la police, appelant à la retenue de toutes les parties.
Les tarifs des transports publics devraient augmenter de 35% mercredi, au lendemain de la hausse du prix du diesel de près de 65%.
Le prix du pain a bondi de près de 30%.
Les syndicats ont appelé à une grève générale mercredi pour protester contre la hausse du coût de la vie.
Des manifestations antigouvernementales se multiplient et s'intensifient dans toute l'île.
Dans la capitale Colombo, la foule fait le siège du Bureau présidentiel depuis le 9 avril, exigeant la démission du président Gotabaya Rajapaksa.