Mali : l’armée française quitte la base militaire de Gossi
Par RT
L'armée française a officiellement remis aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, dans le nord du Mali, étape majeure du départ de la force anti-djihadiste Barkhane du pays, selon l'état-major français.
«Le transfert de la base avancée de Gossi est effectif depuis la fin de matinée. [Le poste] a été restitué en l'état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements [...] ainsi que des infrastructures de casernement. On n'a pas fait table rase», a déclaré, au cours d'un point-presse le 19 avril, le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni, précisant que la base accueillait 300 soldats français.
Ainsi que l'a rapporté l'AFP, le déménagement a représenté quelque 400 containers. Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5 500 hommes sur le terrain en 2020 et avait entamé sa mue l'été dernier sur décision d'Emmanuel Macron, qui prévoyait de ramener ce nombre à 2 500 ou 3 000 d'ici 2023.
Paris a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et une crise diplomatique entre Paris et Bamako.
Le colonel Ianni a par ailleurs assuré qu'un état des lieux «documenté» de la base avait été dressé, pour protéger notamment la France d'éventuelles accusations dans les mois à venir. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux.
2 500 soldats français toujours présents au Mali
«Nous sommes susceptibles de faire face à des attaques informationnelles et réputationnelles. Il y a plusieurs mois, les forces françaises ont été accusées de participer à des trafics [...], d’armer les terroristes voire de commettre des exactions», a constaté le colonel Ianni.
«Nous avons tenu à ce que les bases soient transférées dans la transparence la plus totale afin de nous prémunir d’éventuelles accusations [...]. Nous ne pourrons pas être attaqués et être accusés d’avoir fait les choses de manière malhonnête ou illicite», a-t-il poursuivi.
Selon lui, aucune contrepartie n'a été demandée aux autorités maliennes concernant l'utilisation à l'avenir de la base alors que la France a exprimé à plusieurs reprises sa crainte au sujet de la présence présumée sur le territoire de la société militaire privée russe Wagner. De son côté, Bamako a démenti jusqu'alors un tel déploiement.