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La Finlande lance son débat sur l’adhésion à l’Otan

La Finlande lance son débat sur l’adhésion à l’Otan
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Par AlAhed avec AFP

La Finlande publie mercredi un rapport-clé sur sa situation stratégique après l'opération militaire russe en Ukraine, prélude à un débat sur une désormais probable candidature historique à l'Otan d'ici l'été.

Avant l'opération militaire russe en Ukraine, voir la Finlande rompre avec sa ligne historique de non-alliance militaire n'était qu'une option rhétorique qui dormait dans un carton, faute de soutien suffisant.

En quelques semaines, tout a basculé: le soutien à l'adhésion, qui végétait à 20-30 % depuis des décennies, a plus que doublé au-delà des 60 %. Le dernier sondage publié lundi le crédite même de 68 % pour seulement 12 % d'opinions défavorables.

Au Parlement aussi, une nette majorité se dessine, avec le revirement de plusieurs partis jusque-là opposés.

C'est au Parlement qu'est remis ce mercredi un «livre blanc» sur la situation stratégique de la Finlande préparé par l'exécutif depuis début mars.

Parmi les députés ayant déjà fait connaître leur position en cas d'un vote, une centaine sont en faveur d'une adhésion et seulement 12 sont contre, sur un total de 200, selon les pointages effectués par les médias finlandais.

Le débat dans l'hémicycle doit formellement débuter mercredi prochain, selon le calendrier parlementaire.

En parallèle, Helsinki a multiplié les contacts avec la plupart des 30 membres de l'Otan ainsi qu'avec la Suède, où les lignes ont également beaucoup bougé en faveur d'une possible candidature.

La Première ministre finlandaise Sanna Marin, dont le parti social-démocrate était historiquement opposé à l'Otan, a estimé la semaine dernière que le débat devrait se terminer avant le début de l'été. Soit juste avant un important sommet de l'Otan prévu les 29 et 30 juin à Madrid.

La plus jeune dirigeante de l'Union européenne se rend à Stockholm mercredi, où elle doit rencontrer son homologue suédoise Magdalena Andersson, elle aussi social-démocrate et de moins en moins fermée à une adhésion.

«Changer de religion»

Les sociaux-démocrates suédois ont annoncé lundi l'ouverture d'un débat interne. Et le mouvement d'extrême droite des Démocrates de Suède (SD) s'est décidé pour la première fois à soutenir une candidature si la Finlande se lançait.

«Pour les sociaux-démocrates en Suède, changer d'opinion (sur l'Otan), c'est comme changer de religion», lance l'ancien Premier ministre finlandais Alex Stubb. «Et je ne parle pas de passer de protestant à catholique, je parle de passer de chrétien à musulman».

Le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a réaffirmé à de nombreuses reprises ces dernières semaines que la porte était ouverte aux deux pays nordiques, déjà devenus des partenaires de plus en plus proches de l'Otan depuis la fin de la Guerre froide.

Les autres voisins nordiques et baltes sont tous déjà membres de l'Otan - Norvège, Danemark, Islande dès la fondation en 1949, ainsi que la Pologne depuis 1999 et l'Estonie, Lituanie et Lettonie depuis 2004.

En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, avec 1.300 kilomètres de plus.

Selon Helsinki, l'Otan pense qu'il faut quatre à douze mois pour boucler le processus pour faire de la Finlande le 31e membre - ce qui nécessite un accord et une ratification unanime des membres actuels.

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