Nucléaire: l’Iran dit avoir fourni à l’AIEA des documents sur ses sites non déclarés
Par AlAhed avec AFP
Téhéran a dit mercredi 6 avril avoir envoyé au gendarme onusien du nucléaire des documents à propos de ses installations non déclarées, une étape qui doit aider à sauver l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.
«Nous avons fourni le 20 mars les documents que nous devions envoyer à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)», a indiqué le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, dans une conférence de presse à Téhéran.
L'AIEA et l'Iran ont convenu début mars à Téhéran d'un mécanisme pour régler des questions en suspens.
Mohammad Eslami avait précisé à l'époque que l'Iran et l'AIEA «échangeraient des documents au plus tard à Khordad (mois iranien qui débute le 22 mai), afin de résoudre ces questions».
Appel à clore l'enquête
L'AIEA réclame à l'Iran des clarifications sur la présence de matière nucléaire dans des sites non déclarés par Téhéran, qui appelle de son côté à clore cette enquête pour permettre la conclusion d'un accord.
«Les questions concernant quatre sites seront résolues d'ici juin, conformément à notre accord avec l'AIEA», a espéré Mohammad Eslami mercredi.
«L'ambiguïté sur l'un des endroits qu'ils ont mentionnés a été résolue, et (les dossiers de) trois autres doivent être clos d'ici juin», a-t-il indiqué.
«Très probablement, des représentants de l'AIEA viendront en Iran pour examiner les réponses, puis prépareront leur rapport final», a ajouté Mohammad Eslami, sans plus de précision.
Ces échanges entre l'Iran et l'AIEA sont menés en parallèle aux discussions sur une relance du pacte de 2015 qui se tiennent à Vienne, où les négociateurs ont soufflé ces dernières semaines le chaud et le froid sur les pourparlers, certains allant jusqu'à annoncer un accord imminent.
Lancées il y a un an mais suspendues à plusieurs reprises, ces négociations dans la capitale autrichienne visent à sauver le pacte international de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique - que Téhéran nie vouloir fabriquer -, en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie.
L'accord s'est délité après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de Donald Trump suivi du rétablissement de sanctions américaines contre l'Iran, qui, en réaction, s'est affranchi des limites-clé imposées à son programme nucléaire.
Les discussions de Vienne ont permis de lever l'essentiel des obstacles mais butent toujours sur certaines questions épineuses, notamment celle du retrait des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, de la liste noire américaine des «organisations terroristes étrangères» sur laquelle ils ont été inscrits pendant l'ère Trump.