L’Algérie gracie un millier de condamnés, dont 70 détenus du Hirak
Par AlAhed avec AFP
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a gracié 1076 condamnés et ordonné la libération dans l'attente de leurs procès de 70 personnes détenues dans le cadre du mouvement de contestation du Hirak, selon un communiqué officiel publié dimanche.
Abdelmadjid Tebboune a signé «un décret présidentiel portant grâce en faveur de 1076 détenus condamnés définitivement», à l'occasion du début du mois de jeûne du ramadan, a précisé la présidence dans un communiqué, cité par l'agence officielle algérienne APS.
Le chef de l'État a également «ordonné des mesures de clémence en faveur de 70 accusés dans des affaires de troubles à l'ordre public», a ajouté le communiqué.
Ces 70 personnes détenues dans le cadre du Hirak, un mouvement marqué par d'importantes manifestations de février 2019 jusqu'à début 2020, ont été remises en liberté mercredi et jeudi dans l'attente de leurs procès à la suite des poursuites engagées.
Figure connue du Hirak, Chems Eddine Laalami, dit Brahim, détenu depuis juillet 2021, fait partie des détenus libérés, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Ce tailleur avait manifesté en février 2019 à Bordj Bou Arreridj (nord-est) pour dénoncer la candidature à un cinquième mandat présidentiel du défunt président Abdelaziz Bouteflika.
Le soulèvement populaire pacifique, connu sous le nom de Hirak, avait éclaté peu après dans les grandes villes algériennes, forçant Bouteflika à démissionner deux mois plus tard.
Le défenseur des droits humains, Zaki Hannache, connu pour son engagement en faveur du Hirak et écroué en février pour «apologie d'actes terroristes» et «diffusion de fausses informations», a également été remis en liberté ces derniers jours.
Avant ces libérations, près de 300 personnes étaient emprisonnées en Algérie en lien avec le Hirak ou pour des revendications concernant les libertés individuelles, selon le CNLD.