Meurtre de Khashoggi: le procureur turc veut «clore le dossier» et l’envoyer à l’Arabie saoudite
Par AlAhed avec AFP
Le procureur d'Istanbul a demandé à «clore le dossier» de l'affaire Jamal Khashoggi, journaliste saoudien assassiné en Turquie en 2018, afin qu'il soit transféré à l'Arabie saoudite, ont rapporté jeudi 31 mars des médias turcs.
Selon l'agence de presse privée DHA, le procureur a fait valoir que «l'affaire traîne parce que les ordres de la cour ne peuvent être exécutés, les accusés étant des ressortissants étrangers».
La requête a été confirmée par la fiancée de Khashoggi sur Twitter.
«Lors de l'audience d'aujourd'hui (...), le procureur a demandé, conformément à la demande saoudienne, le transfert du dossier en Arabie saoudite et sa finalisation en Turquie», a indiqué Hatice Cengiz.
Dans un entretien fin février à l'AFP, Hatice Cengiz exhortait la Turquie à «insister pour que justice soit faite» et à ne pas renoncer au profit d'un rapprochement avec Riyad.
Un procès ouvert en juillet 2020
Le procès de 26 ressortissants saoudiens accusés par la Turquie d'avoir assassiné Jamal Khashoggi s'est ouvert en juillet 2020, en leur absence.
La prochaine audience est programmée pour le 7 avril.
Le meurtre de Jamal Khashoggi, tué et démembré dans le consulat saoudien à Istanbul, empoisonne les relations entre les deux pays. Mais Ankara, en proie à une crise économique et à une inflation au plus haut depuis 20 ans, cherche depuis quelques mois le rapprochement avec Ryad.
Le journaliste saoudien de 59 ans, détracteur du pouvoir de la famille royale saoudienne et collaborateur du Washington Post, a été assassiné et son corps découpé le 2 octobre 2018 à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, où il s'était rendu pour obtenir un document, selon la Turquie.
Ses restes n'ont jamais été retrouvés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé début janvier une visite imminente en Arabie saoudite - qui n'a pas eu lieu à ce jour.
Multipliant depuis quelques mois des initiatives pour renouer des liens avec plusieurs puissances régionales, Recep Tayyip Erdogan a déclaré début décembre vouloir développer les relations d'Ankara avec les pays du Golfe, «sans distinction».
Les relations entre Ankara et Ryad s'étaient dégradées en 2017 lors du blocus du Qatar, un proche allié de la Turquie, décrété par l'Arabie Saoudite et suivi par les Émirats.