Suède: la première ministre dit «ne pas exclure» une candidature à l’Otan
Par AlAhed avec AFP
La première ministre suédoise a affirmé mercredi 30 mars «ne pas exclure» une candidature d'adhésion à l'Otan en conséquence de l'opération russe en Ukraine, après avoir exprimé jusqu'ici la préférence de voir la Suède rester hors des alliances militaires.
«Je n'exclus en aucune façon l'adhésion à l'Otan», a affirmé Magdalena Andersson dans une interview à la télévision publique SVT.
«Je veux que nous fassions une analyse approfondie des possibilités que nous avons dans cette situation, les menaces et les risques associés, pour prendre la meilleure décision pour la Suède», a déclaré la dirigeante social-démocrate.
La Suède n'est pas membre de l'Otan et est officiellement non alignée militairement, même si elle est partenaire de l'alliance atlantique et qu'elle a abandonné sa ligne de neutralité stricte après la fin de la guerre froide.
Le jour de l'opération russe en Ukraine le 24 février, Magdalena Andersson avait écarté une adhésion, affirmant que «dans une telle situation, il est crucial que la ligne de la Suède dans sa politique de sécurité reste inchangée».
Le 8 mars, elle avait même fait polémique en affirmant qu'une candidature suédoise risquait de «déstabiliser» la sécurité en Europe du nord.
Opinion publique favorable
Moscou est très hostile à l'entrée de la Suède ou de la Finlande dans l'alliance occidentale.
En Suède, la guerre en Ukraine a provoqué un bond spectaculaire en faveur de l'adhésion, avec près de 50% pour rejoindre l'alliance selon plusieurs sondages parus depuis début mars.
La part des défavorables à elle chuté autour de 25-30%.
«C'est une chose à laquelle réfléchissent beaucoup de Suédois en ce moment, et j'y réfléchis évidemment beaucoup aussi», a expliqué Magdalena Andersson.
La question s'annonce comme un des grands sujets de la campagne pour les prochaines élections législatives le 11 septembre.
Le conservateur Ulf Kristersson, à la tête de l'opposition de droite, a annoncé son intention de déposer une candidature d'adhésion s'il obtient une majorité au Parlement. Et l'extrême droite des Démocrates de Suède (SD) s'est elle aussi ouverte à l'idée d'une adhésion.
Le parti social-démocrate de Magdalena Andersson est lui historiquement opposé à rejoindre l'Otan. Mais si la conclusion de la réflexion en cours est qu'il est dans l'intérêt de la Suède de ne plus rester hors des alliances militaires, «naturellement» la première ministre poussera pour changer la ligne de son parti, a-t-elle affirmé mercredi.
La guerre a aussi suscité un important débat sur l'Otan en Finlande voisine, où une revue stratégique est en cours en vue d'un possible débat national.