Ukraine: Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol, début de retrait russe à Tchernobyl
Par AlAhed avec AFP
Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi soir l'instauration d'un cessez-le-feu local, à partir de 10h00 jeudi dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils.
Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère.
«Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a ajouté le ministère dans un communiqué.
Pour évacuer des civils à Marioupol, Kiev a envoyé 45 bus. «Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol, en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk. Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus», a déclaré mercredi Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne, dans une vidéo postée sur Telegram.
À Marioupol,160 000 civils demeurent bloqués et confrontés à «une catastrophe humanitaire», vivant terrés dans des abris sans électricité et manquant de nourriture et d'eau, selon des témoignages recueillis par l'AFP auprès des personnes qui ont pu fuir la ville.
«Nous ne croyons personne», selon Zelensky
Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné plus tôt avoir constaté le départ de certaines unités de Kiev et de Tcherniguiv.
Sur ce sujet, «nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase», a affirmé dans la soirée le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass.
«Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire», a-t-il dit.
Début de retrait à Tchernobyl
Les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'opération militaire en Ukraine le 24 février, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et «Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller au Belarus», a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
La situation autour des centrales nucléaires de l'Ukraine demeure une préoccupation.
«Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a écrit sur Twitter le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en visite mercredi dans la centrale nucléaire de Konstantinovka.
Le Drian encourage une rencontre Poutine-Zelensky
Sur le plan diplomatique, les espoirs d'une percée pour mettre fin au conflit - dans la foulée des discussions menées mardi à Istanbul entre les belligérants - ont été douchés mercredi soir, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov affirmant notamment ne pas pouvoir «faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque».
Malgré la promesse d’un cessez-le-feu local à Marioupol, «la guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté», a regretté mercredi soir le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.
«Nous sommes tout à fait disponibles pour travailler avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky sur la manière d'assurer des garanties», a déclaré Jean-Yves Le Drian. «Mais le problème c'est qu'il faut qu'il y ait une vraie négociation. Il serait peut-être opportun aussi que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant, ce n'est pas possible puisque le président Poutine le refuse», a-t-il noté.
De son côté, le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, a affirmé que «les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne».
Les séparatistes d'Ossétie du Sud veulent rejoindre la Russie ?
Par ailleurs, le chef de l'Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, a envisagé mercredi d'organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie.