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Hausse des prix de l’énergie: manifestations dans plusieurs pays européens

Hausse des prix de l’énergie: manifestations dans plusieurs pays européens
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Par AlAhed avec RT

La hausse des prix de l'énergie, qui avait déjà débuté avant le conflit en Ukraine, affecte tous les pays européens et a suscité des mobilisations, particulièrement au sud du continent.

En Espagne, après des actions de blocage organisées par des transporteurs routiers le 16 mars, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à Madrid et dans d'autres grandes villes le 19 mars pour protester contre la hausse des prix des carburants, mais aussi des produits alimentaires, à l'appel du parti de droite radicale Vox. Le 20 mars, ce sont 150 000 agriculteurs et éleveurs qui ont défilé dans la capitale pour exiger du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez des mesures immédiates pour juguler les hausses des prix, notamment des carburants, et venir en aide au monde rural. Des manifestations appelées à se poursuivre, puisque les principales confédérations syndicales du pays ont de leur côté appelé à la grève générale le 23 mars.

En Grèce, des centaines d'agriculteurs ont bloqué la circulation dans le centre d'Athènes le 18 mars pour demander au gouvernement des mesures supplémentaires pour faire face aux coûts élevés de l'énergie, s'estimant exclus du programme de soutien financier de 1,1 milliard d'euros annoncé par le gouvernement de centre-droit pour aider les entreprises en difficulté et les ménages à faibles revenus. L'inflation a atteint 6,3 % dans le pays, pour une moyenne de 5,9% dans les pays de la zone euro, relève ABC News.

En France, la présentation d'un «plan de résilience» le 16 mars par Jean Castex n'a pas non plus permis d'éteindre la contestation. Diverses manifestations de mécontentement ont eu lieu en Bretagne, dont des «opérations escargot» le 18 mars, parallèlement au blocage des dépôts pétroliers de Brest et de Lorient. Les professionnels des travaux publics et agricoles ont dénoncé l’absence de réponse satisfaisante du gouvernement, selon eux, face à l'envolée des prix du gazole.

Face à cette hausse ininterrompue des prix de l'énergie, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a rencontré ses homologues italien, portugais et grec le 18 mars. Dans le cadre de ce mini «sommet méditerranéen» qui s'est tenu à Rome, les dirigeants ont mis en exergue la nécessité de réformer les marchés de l’énergie en Europe et de réduire les prix de l’énergie pour les consommateurs et les entreprises, avant la réunion du Conseil européen les 24 et 25 mars, jugeant la situation urgente. «Nous voulons pousser la Commission européenne et les autres pays membres à adopter des mesures importantes, de protection pour tous les Etats, dans un domaine décisif pour notre avenir», a estimé le chef du gouvernement italien Mario Draghi, à l'issue de discussions avec ses homologues, évoquant notamment des achats communs de gaz pour avoir un «meilleur pouvoir de négociation face aux fournisseurs».

Le Premier ministre espagnol a quant à lui préconisé un découplage des prix de l’électricité de ceux du gaz, le développement des énergies renouvelables ainsi que des interconnexions gazières de l’Espagne afin d'acheminer davantage de volumes vers le reste de l'UE. «L'énergie est une question centrale, elle a une dimension stratégique», a rappelé son homologue portugais, Antonio Costa.

La perspective de nouvelles sanctions contre la Russie a été évoquée par les dirigeants européens lors du sommet de Versailles le 11 mars. A cette occasion, le président français, Emmanuel Macron, n'a pas exclu que l'UE puisse s'en prendre aux importations de gaz ou de pétrole, jusqu'ici épargnées en raison de leur coût pour les Européens, plus dépendants des hydrocarbures russes que les Etats-Unis. «Rien n'est interdit, rien n'est tabou», avait assuré le chef de l'Etat.

Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a estimé ce 21 mars qu'un potentiel embargo européen sur le pétrole russe frapperait «tout le monde» et aurait «une influence néfaste sur le marché énergétique en Europe», sans toutefois affecter les Etats-Unis: «Les Américains n'y perdront rien, c'est évident», a-t-il jugé.

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