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Présidentielle en France: la question de l’autonomie de la Corse enflamme les débats

Présidentielle en France: la question de l’autonomie de la Corse enflamme les débats
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Par AlAhed avec AFP

Au cœur de la campagne présidentielle, le sujet épineux de l'autonomie de la Corse revient avec insistance au moment où l'île de Beauté est en proie à des violences depuis l'agression en prison d'Yvan Colonna.

La candidate LR Valérie Pécresse a accusé mercredi 16 mars Emmanuel Macron de «céder à la violence» face aux revendications corses et alors que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que le gouvernement était prêt à aller «jusqu'à l'autonomie» pour la Corse.

«On a un président visiblement aux abois et qui cède à la violence, comme il l'a fait à Notre-Dame-des-Landes», a estimé sur France Inter Valérie Pécresse, selon qui «ce n'est pas sain. Il faut ramener l'ordre en Corse avant d'entamer les négociations ».

«Il faudra un donnant-donnant», car «l'autonomie, oui bien sûr, mais avec des indicateurs de performances, des résultats pour les Corses», a-t-elle assuré.

L'autonomie «doit se faire dans le cadre de la République et ne doit pas conduire au démantèlement de la République», a-t-elle assuré, estimant qu'«Emmanuel Macron paie cash son mépris des territoires».

Alors que le président-candidat va présenter son projet jeudi, elle a souhaité «que les Français se rendent compte que les cinq ans d'Emmanuel Macron ont affaibli la France».

«Il est difficile de faire confiance à un président qui va proposer le contraire de ce qu'il a fait ces dernières années», a-t-elle affirmé, assurant que «si les Français veulent un vrai programme de droite […], ils doivent faire confiance à [s]on équipe».

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui entame mercredi une visite de deux jours dans l'île, a indiqué au quotidien Corse-Matin être prêt «à aller jusqu'à l'autonomie», demandant le retour au calme en préalable au dialogue.

«C'est le moment […]. Je parle tous les jours au président [du Conseil exécutif de Corse] Gilles Simeoni qui souhaite que nous ouvrions un dialogue institutionnel», a-t-il assuré mercredi sur BFMTV.

Le locataire de la place Beauvau souhaite notamment s'inspirer de la Polynésie française qui bénéficie d'une très large autonomie.

Le gouvernement épinglé par les candidats

Mercredi 16 mars, le candidat écologiste Yannick Jadot s'est prononcé en faveur d'«une autonomie de plein droit» en Corse.

«Ça fait des mois que nous défendons l'idée d'une autonomie de plein droit, de plein exercice en Corse», a déclaré Yannick Jadot sur France 2. «Ce qui est terrible, c'est qu'il faut un drame, comme d'habitude avec ce quinquennat, pour commencer à entrevoir des solutions».

«C'est l'opportunité de sortir d'une relation de défiance entre la Corse et l'État français, c'est l'opportunité de redonner des compétences à des territoires qui en ont besoin, et c'est légitime», a jugé Yannick Jadot, regrettant que cette opportunité n'ait  pas été saisie» jusque-là par Emmanuel Macron. «Il faut entrer dans cette négociation sur un statut d'autonomie».

«Passer de l'assassinat d'un préfet à la promesse d'autonomie, peut-il exister un message plus catastrophique? Je refuse que le clientélisme cynique d'Emmanuel Macron brise l'intégrité du territoire français: la Corse doit rester française», a, à l'opposé, tweeté Marine Le Pen.

La candidate PS Anne Hidalgo a de son côté dénoncé sur Europe 1 «une crise pas gérée» et «une volonté d'enjamber l'élection présidentielle avec un ministre de l'Intérieur qui nous explique qu'on engage un processus long d'autonomie».

Pour la maire de Paris, «il faut discuter» et «aller vers une autonomie qui soit législative et qu'on reste dans la République».

Elle a plaidé pour «un droit à expérimentation, un droit à une action qui corresponde à la réalité des territoires». «Et ça, je pense que ça peut se faire sans porter atteinte à la République».

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