«Israël»: nouvelle condamnation pour l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri
Par AlAhed avec AFP
L'avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été condamné jeudi 10 mars à quatre mois de détention administrative par «Israël» qui considère qu'il «menace la sécurité de la région», d'après l'acte d'accusation.
Salah Hamouri, avocat de 36 ans, est accusé depuis des années d'être membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Il a été une nouvelle fois arrêté lundi à son domicile puis placé en détention administrative, une mesure controversée permettant à «Israël» d'incarcérer des suspects pour une durée de six mois renouvelables indéfiniment sans accusation.
La soi-disant «justice militaire israélienne» l'a condamné jeudi à quatre mois de détention car «militant du FPLP, il menace la sécurité de la région», est-il écrit sur son acte d'accusation.
«Emmanuel. Macron votre responsabilité est directement en cause: que faites-vous pour ce citoyen français persécuté et arbitrairement détenu?», a écrit sur Twitter le comité de soutien de l'avocat.
«Israël» a retiré mi-octobre son statut de résident permanent à AlQods occupée (Jérusalem), ouvrant la voie à son expulsion. Le Quai d'Orsay avait alors affirmé que la France était «pleinement mobilisée» pour qu'il puisse continuer à vivre à «Jérusalem».
Emprisonné entre 2005 et 2011
Le militant avait été emprisonné en «Israël» entre 2005 et 2011 pour «participation à la tentative d'assassinat» d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'«Israël» et fondateur du parti ultra-orthodoxe «Shass». Il avait été libéré en 2011 peu avant le terme de sa peine dans le cadre d'un échange de prisonniers libérant le soldat franco-israélien Gilad Shalit. En novembre, des organisations de défense des droits humains avaient affirmé que son téléphone portable, ainsi que celui de plusieurs autres militants palestiniens, avait été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus de la société NSO.
Né d'une mère française et d'un père palestinien, Salah Hamouri est marié à une Française, Elsa Lefort, fille de l'ex-député communiste Jean-Claude Lefort, qui a été interdite de rentrer en «Israël» en 2016, pour une période de 10 ans.
Considérée comme attentatoire aux droits fondamentaux par ses détracteurs, la détention administrative permet de mettre à l'écart des individus présumés «dangereux», selon ses partisans qui invoquent l'impossibilité, pour des raisons de sécurité, de rendre publiques certaines preuves retenues contre eux.