Ukraine: Poutine reconnaît l’indépendance des territoires pro-russes, réactions dans le monde entier
Par AlAhed avec AFP
Le président russe a reconnu lundi l'indépendance des régions séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, de multiples réactions internationales sont venues critiquer son annonce, d’autres ont appelé les acteurs de la crise ukrainienne à «faire preuve de retenue».
Vladimir Poutine a également annoncé le déploiement de troupes dans les républiques populaires de Donetsk et Lougansk, et a signé dans la foulée des accords «d'amitié et d'entraide» avec ces territoires.
«Je juge nécessaire de prendre cette décision qui était mûre depuis longtemps: immédiatement reconnaître l'indépendance de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Lougansk», a dit le président russe dans une allocution télévisée.
Il a demandé au Parlement russe «d'approuver cette décision puis de ratifier les accords d'amitié et d'entraide avec les deux républiques».
L’Ukraine dénonce une violation de sa souveraineté
«L'Ukraine qualifie les derniers actes de la Russie de violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de notre État», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse à la Nation lundi soir, assurant que Kiev ne céderait pas «une parcelle» du pays et n'avait peur «de rien ni personne». Il a également appelé ses partenaires occidentaux à un soutien «clair» et «efficace».
La secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a vivement «regretté» la décision de la Russie. «Les prochaines heures et jours seront critiques. Le risque de conflit majeur est réel et doit être évité à tout prix», a-t-elle affirmé lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité dans la nuit de lundi à mardi.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a quant à lui considéré la décision de Moscou «comme une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine». Elle est «incompatible avec les principes de la charte des Nations unies», a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Aux États-Unis, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé que la décision de Vladimir Poutine contredit «l'engagement de la Russie envers la diplomatie» et mérite une réponse «ferme» et «rapide».
L'UE et l'Otan vent debout contre Vladimir Poutine
Le président français Emmanuel Macron a lui aussi condamné la décision du président russe et réclamé des «sanctions européennes ciblées» contre Moscou.
L'Union européenne a qualifié la reconnaissance des régions séparatistes de «violation flagrante du droit international» et va sanctionner «les personnes impliquées dans cet acte illégal». «Cette mesure constitue une violation flagrante du droit international ainsi que des accords de Minsk. L'Union réagira par des sanctions à l'encontre des personnes impliquées dans cet acte illégal.»
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a «condamné» la décision: «Les Alliés demandent instamment à la Russie, dans les termes les plus forts, de choisir la voie de la diplomatie, de renoncer immédiatement à son renforcement militaire massif en Ukraine et autour de l'Ukraine, et de retirer ses forces conformément à ses obligations et engagements internationaux.»
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a estimé que Vladimir Poutine «renie tous ses engagements» vis-à-vis de la communauté internationale. «Nous mettons expressément en garde contre toute nouvelle escalade militaire de la part de la Russie», a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de son côté dénoncé «une violation flagrante de la souveraineté» de l'Ukraine et une «répudiation» des accords de paix de Minsk.
La Chine et l'Inde appellent à la retenue
Dans le reste du monde, Pékin n'a pas condamné explicitement la Russie et appelé lundi les acteurs de la crise ukrainienne à «faire preuve de retenue et à éviter toute action susceptible d'alimenter les tensions».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a «fermement condamné cette série d'actions russes», affirmant qu'elles violent la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine: «Si une invasion se produit, nous coordonnerons une réponse forte, y compris des sanctions, en concertation avec le G7 et la communauté internationale.»
L'ambassadeur de l'Inde aux Nations unies a appelé toutes les parties à «la retenue». «La priorité immédiate est la désescalade des tensions […] Nous sommes convaincus que cette question ne peut être résolue que par le dialogue diplomatique», a déclaré l'ambassadeur T. S. Trimurthi.
Enfin, le Premier ministre Australien Scott Morrison s'est dit favorable à l'adoption de «sanctions fortes et sévères à l'encontre de la Russie».