La tempête Eunice s’abat sur le Royaume-Uni, l’Europe en alerte
Par AlAhed avec AFP
Des rafales de près de 200 km/h sur les côtes, Londres désertée, des transports très perturbés... La tempête Eunice s'est abattue vendredi sur le sud de l'Angleterre avant de se diriger vers le nord de la France, en état d'alerte.
Moins de 48 heures après le passage de la tempête Dudley qui a fait au moins cinq morts en Europe, des rafales se sont abattues dès le lever du jour sur les côtes anglaises, avec un maximum de 196 km/h enregistré sur l'île de Wight. Dans les terres, des vents atteignant étaient prévus.
Des millions de Britanniques ont été appelés à rester chez eux par le Met Office, le service météorologique britannique, qui a émis des niveaux d'alerte rouge --le plus haut niveau-- sur le Sud-Ouest de l'Angleterre, le Sud du pays de Galles mais aussi pour le Sud-Est dont Londres.
C'est une première pour la capitale, dont les rues étaient inhabituellement calmes, depuis la mise en vigueur de ce système d'alerte en 2011.
A Porthcawl au pays de Galles, d'immenses vagues s'abattaient dans la matinée sur la corniche bordant la mer, désertée par les passants à l'exception de quelques intrépides prenant des photos, a constaté un photographe de l'AFP.
Plus de 70.000 foyers étaient privés d'électricité à la mi-journée dans le sud-ouest de l'Angleterre, selon l'opérateur du réseau. De nombreuses école sont restées fermées et une réunion interministérielle de crise est prévue dans l'après-midi.
Des dizaines de vols ont été annulés dans les aéroports de Londres, et le trafic des ferrys trans-Manche était interrompu. Au Pays de Galles, tous les bus et trains sont à l'arrêt.
«Il y a un danger de mort lors de ce genre de gros événement météorologique», a averti le secrétaire d'Etat à la Sécurité Damian Hinds sur la chaîne Sky News, soulignant que l'armée était prête à être déployée pour faire face à la tempête qui pourrait être l'une des plus importantes des trois dernières décennies.
Les fortes rafales de vent couplées aux marées hautes en cours font craindre des inondations.
Transports perturbés
En Irlande, frappée pendant la nuit, plus de 55.000 foyers étaient aussi privés d'électricité vendredi matin, selon le réseau électrique local ESB.
Après le Royaume-Uni, la tempête Eunice doit se diriger vers le Danemark, où les trains vont rouler au ralenti et le pont du Storebaelt, un des plus longs du monde, va très certainement devoir fermer durant la quasi-totalité de la nuit, a prévenu son exploitant.
En France, elle provoquait déjà vendredi matin des vagues de quatre mètres en Bretagne, selon Météo France qui a placé cinq départements en alerte orange vent. Des rafales ont atteint 110km/h au Cap Gris-Nez dans le nord-ouest et pourraient dépasser les 140 km/h localement sur le littoral dans l'après-midi.
L'opérateur ferroviaire français SNCF a annoncé des perturbations sur ses lignes régionales.
Aux Pays-Bas, l'Institut royal météorologique a émis vendredi une alerte rouge et des centaines de vols ont été annulés, rapportent les médias locaux. Les trains seront à l'arrêt dans l'après-midi.
En Belgique, les autorités ont conseillé aux habitants de limiter au maximum leurs déplacements. Le trafic ferroviaire est également perturbé et de nombreuses écoles ont écourté la journée.
En Allemagne, les trains sont suspendus dans le Nord, notamment à Brême et Hambourg pour la deuxième journée consécutive, selon la Deutsche Bahn.
La tempête Eunice s'abat sur le Nord de l'Europe alors que le continent a déjà été frappé par de violentes tempêtes ces derniers jours, la tempête Dudley ayant fait jeudi cinq morts en Pologne et en Allemagne.
Alors que le changement climatique renforce et multiplie de manière générale les événements extrêmes, ce n'est pas si clair pour les vents et les tempêtes (hors cyclones tropicaux), dont le nombre est très variable d'une année à l'autre.
Le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) publié en août estime, avec seulement un degré de certitude très faible, qu'il pourrait y avoir eu une augmentation des tempêtes dans l'hémisphère Nord depuis les années 1980.
Il estime également que les précipitations liées aux tempêtes devraient augmenter mais que l'intensité des tempêtes, notamment la vitesse des vents, devrait rester plus ou moins la même.