Afghanistan: le Pentagone déclassifie la vidéo du bombardement par drone qui a tué dix civils à Kaboul
Par AlAhed avec sites web
Le Pentagone a déclassifié des images vidéo d’un bombardement par drone dans la capitale afghane Kaboul, aux dernières heures de son retrait du pays face à l’avancée des talibans, qui a tué dix civils.
La vidéo a été obtenue par le journal américain «The New York Times», qui a intenté une action en justice en vertu de la loi sur la liberté de l’information, exigeant que le «Commandement central américain» (CENTCOM) déclassifie les images de l’événement du 29 août.
La vidéo, qui regroupe les images de deux drones MQ-9 Reaper, montre les minutes qui ont précédé le raid aérien et les suites du bombardement, qui a tué un travailleur humanitaire et sept enfants, ainsi que deux autres civils.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé en décembre qu’aucun militaire ne ferait l’objet de mesures disciplinaires à la suite de l’attaque, après qu’une enquête menée par l’inspecteur général de l’armée de l’air, Sami Said, eut conclu à des erreurs d’exécution et d’interprétation des informations.
«Dans le contexte de cette attaque particulière, parce que nous avons perdu seulement quelques jours plus tard treize membres à Abbey Gate et seulement quelques jours avant notre retrait d’Afghanistan (…) dans le contexte des menaces réelles auxquelles nous étions confrontés, des menaces tout à fait tangibles de l’État islamique (EI ou Daech), il n’y avait pas un cas assez fort pour défendre la responsabilité personnelle», a-t-il jugé.
Kirby faisait référence à une attaque perpétrée deux jours plus tôt à l’aéroport de Kaboul, revendiquée par «l’État islamique de la province de Khorasan» (ISKP), qui a tué treize soldats américains et plusieurs civils afghans qui tentaient de fuir le pays.
Alors que l’armée américaine avait initialement affirmé que le bombardement par drone avait touché «un membre de l’ISKP» et n’avait fait aucune victime civile, des enquêtes menées par le «New York Times» ont révélé que toutes les victimes étaient des civils et ont amené Washington à se rétracter.