Al-Qods occupée: la police détruit la maison d’une famille palestinienne à Cheikh Jarrah
Par AlAhed avec sites web
Après de multiples tentatives, la police de l’occupation israélienne a détruit tôt mercredi 19 janvier la maison d'une famille palestinienne dans le quartier sensible de Cheikh Jarrah, à Al-Qods-Est, a constaté un photographe de l'AFP. Des policiers israéliens se sont rendus avant l'aurore au domicile de la famille Salhiya, menacée d'expulsion depuis 2017 et sujet d'une campagne de soutien dans les Territoires palestiniens et à l'étranger, selon une vidéo mise en ligne par la police. Peu après cette opération, un photographe de l'AFP a constaté la démolition de la maison familiale.
Lundi, à l'arrivée des policiers pour tenter de les expulser, des membres de la famille Salhiya s'étaient retranchés avec un baril d'essence sur le toit de leur maison, menaçant de s'immoler s'ils étaient forcés de quitter les lieux. Des négociations avaient suivi et la famille a déposé une requête auprès de la «Cour suprême» pour annuler l'ordre d'expulsion de la municipalité. Au cours de son opération nocturne, la police a indiqué avoir mené 18 arrestations. Des policiers étaient toujours sur place, au pied des ruines tôt le matin. La famille Salhiya est menacée d'éviction depuis 2017, le terrain sur lequel se trouvait leur maison ayant été alloué pour la construction d'une école. Les groupes de défense de cette famille estiment que l'école pourrait être construite ailleurs en ville.
En mai, des manifestations de soutien à des familles palestiniennes menacées d'expulsion à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec la police de l’occupation et des colons israéliens, des protestations qui avaient provoqué une nouvelle flambée de violences meurtrières entre «Israël» et le mouvement de Résistance Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien.
À al-Qods-Est, des centaines de familles palestiniennes présentes depuis des décennies sont confrontées à des ordres d'expulsion au profit de colons juifs. Sept familles ont déjà fait appel à la «Cour suprême» contre des avis d'expulsion. Quelque 210.000 Israéliens sont installés à al-Qods-Est dans des colonies illégales au regard du droit international, alors que les Palestiniens revendiquent le secteur comme la capitale d'un État auquel ils ambitionnent. D'après la loi israélienne, si des juifs peuvent prouver que leur famille vivait à Al-Qods-Est avant la guerre de 1948 et la création de l'«État d'Israël», ils peuvent demander que leur soit rendu leur «droit de propriété». Une telle loi n'existe toutefois pas pour les Palestiniens ayant perdu leurs biens. Et les familles palestiniennes assurent avoir légalement acheté leurs propriétés aux autorités jordaniennes, qui ont contrôlé al-Qods-Est de 1948 à 1967.