La GB aurait menacé de reconnaître l’État palestinien en cas d’annexion israélienne
Par AlAhed avec sites web
Peu avant la date butoir de juillet 2020, l'envoyé britannique aux États-Unis a créé la surprise avec sa menace, déclarant que d'autres pays suivraient son exemple.
L’ambassadrice du Royaume-Uni aux États-Unis avait averti l’administration Trump en juin 2020 que si «Israël» allait de l’avant avec ses projets d’annexion de grandes parties de la Cisjordanie, Londres reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine, comme l’a révélé un nouveau livre.
Le message a été transmis par Karen Pierce lors d’une réunion avec l’envoyé pour la paix au Proche-Orient du président américain de l’époque, Avi Berkowitz, et l’envoyé spécial pour l’Iran, Brian Hook, le 12 juin 2020, selon le journaliste israélien Barak Ravid dans son livre La Paix de Trump: les accords d’Abraham et la refonte du Moyen-Orient.
Berkowitz et Hook ont été envoyés par Jared Kushner, alors conseiller principal de la Maison Blanche pour rencontrer Pierce. Alors que l’administration Trump était inondée d’appels de dirigeants du monde entier mettant en garde les États-Unis contre le fait de permettre au Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, d’aller de l’avant avec son l’annexion de certains pans de la Cisjordanie dès le 1er juillet 2020, c’est la réponse du Royaume-Uni qui est allée le plus loin et qui a été la plus surprenante pour les Américains, affirme le livre.
Ravid a spéculé que la reconnaissance d’un État palestinien par le Royaume-Uni aurait probablement conduit d’autres pays d’Europe comme la France et l’Espagne à faire de même – un effet domino de légitimité pour l’Autorité palestinienne (AP) qu’«Israël» craint depuis longtemps.
Netanyahu a annoncé son intention d’annexer de grandes parties de la Cisjordanie au début de 2020, ostensiblement sous les auspices du plan de paix de Trump – bien que Ravid ait rapporté que l’administration a été prise au dépourvu par la démarche et s’y est fortement opposée.
Le livre suggère que si Kushner n’était pas favorable à la décision d’annexion, le sentiment de l’administration à l’époque était qu’il n’y avait aucun moyen d’empêcher Netanyahu de la mettre en œuvre.
La veille de sa réunion avec Pierce, Berkowitz a rencontré un groupe de hauts diplomates allemands qui ont exprimé leur opposition totale au plan d’annexion. «Je leur ai dit, allez voir les Palestiniens et dites-leur que l’annexion progresse. Demandez-leur ce qu’ils veulent que nous essayions d’obtenir pour eux en échange», se souvient Berkowitz dans le livre de Ravid.
Le livre de Ravid a révélé dans quelle mesure Trump s’est opposé aux plans d’annexion de Netanyahu.
Selon Ravid, l’ambassadeur de Trump en «Israël», David Friedman, avait encouragé le gouvernement Netanyahu à annexer des parties de la Cisjordanie, sans faire passer le plan par le président ou Kushner – tous deux étant opposés à l’idée.
Avec le soutien de Friedman, Netanyahu a annoncé ses plans d’annexion lors de la cérémonie de dévoilement du plan de paix de Trump à la Maison Blanche en janvier 2020.
Trump et l’architecte du plan de paix, Kushner, ont été pris complètement au dépourvu par la déclaration de Netanyahu, selon le livre.
Le plan de paix de Trump envisageait effectivement qu’«Israël» annexe toutes ses implantations ainsi que la vallée du Jourdain dans le cadre d’un accord sur le statut final. Mais il n’indiquait pas de calendrier précis et ne stipulait pas que l’annexion aurait lieu d’emblée, comme le prévoyait Netanyahu.
L’annexion n’a jamais eu lieu. Dans les jours et les semaines qui ont suivi, les négociations américaines avec les Émirats arabes unis ont progressé de sorte que Kushner a pu proposer à «Israël» une normalisation avec les Émirats arabes unis en échange de l’abandon par Netanyahu de ses projets d’annexion – une offre que l’ex-Premier ministre a finalement acceptée.