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L’opération du martyr Ahmad Kassir 11-11-1982

L’opération du martyr Ahmad Kassir 11-11-1982
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Tout le monde parlait d'un combattant sincère et croyant originaire du Mont Amel qui s'est fait exploser dans la résidence du gouverneur militaire, située dans l'immeuble "Azmi".  L'immeuble a été complètement détruit au-dessus des têtes de ses résidents.
A ce moment, personne ne connaissait la partie responsable de l'opération, ni le nom du martyr.
C'est après la libération de la région de Tyr, et précisément le 19 Mai 1985, que la Résistance Islamique a revendiqué la responsabilité de cette opération, dévoilant le nom de son auteur. C'était le jeune Ahmad Kassir, de Dair Kanoun Al naher, âgé de 18 ans.


Le début des opérations martyres :

Cette opération audacieuse a inauguré l'ère des opérations martyres. Elle fut suivie d'une longue liste d'autres opérations martyres, qui ont vaincu les soldats de l'ennemi sioniste.
La date de cette opération héroïque, le 11 Novembre 1982, est devenue une occasion pour la Résistance Islamique pour commémorer ses martyrs. Ce jour a été baptisé "la journée du martyr".
Cette opération a été effectuée après cinq mois et sept jours du début de l'invasion israélienne au Liban, et la perte de milliers de morts et de blessés, outre les milliers des détenus.
L'auteur de l'opération, le jeune Ahmad Kassir, n'avait que 18 ans à cette époque. Il a pénétré à bord de sa voiture piégée de type "Peugeot" dans la résidence du gouverneur militaire israélien à l'immeuble "Azmi" à Tyr.
Cet immeuble renfermait la direction militaire et se situe près d'un camp militaire israélien dans la région de Jal Al baher.
Une source à la Résistance Islamique a révélé que l'opération a été planifiée pour le 10 Novembre 1982, mais plusieurs facteurs urgents ont provoqué le report de celle-ci au jour suivant, à 7h00 du matin.
En ce jour, le temps était pluvieux, les soldats ont dû rester à l'abri dans cet immeuble, contrairement au jour précédent lorsqu'il faisait beau et que les soldats étaient dispersés partout dans le camp.
Par conséquent, le nombre de soldats tués dans l'immeuble était élevé.
Par ailleurs, un responsable important au service des renseignements passait aussi sa nuit dans cet immeuble. Il a également été tué.

En ce même jour, plusieurs détenus libanais présents dans ce bâtiment ont été transférés ailleurs.
Le bâtiment était formé de huit étages, il regroupait des bureaux liés directement au service de renseignements israéliens. L'un des étages était considéré comme le siège de l'unité d'assistance liée au commandement israélien dans la région. Et le quatrième étage a été transformé en une résidence habitée par des commandants et des lieutenants chargés de missions limitées, comme ceux de service de renseignements et de l'unité de liaison.

La confusion de la direction de l'occupation:

Après l'explosion, le bâtiment s'est entièrement effondré sur ses habitants. Un terrible incendie a éclaté provoquant un immense nuage de fumée, au milieu des cris horribles des soldats, mêlés au sifflement des balles.

La place de l'explosion jonchait de cadavres. Des généraux et des commandants arrivent successivement sur les lieux: les uns à bord de véhicules, les autres à bord d'hélicoptères... Parmi eux, le chef de la région du Nord, le général "Amir Drory".

Le porte-parole militaire israélien a reconnu la mort de 74 commandants et soldats, dont le gouverneur militaire, 27 d'entre eux ont été portés disparus.
Les journaux israéliens ont diffusé, quelques jours après, un bilan de 141 morts et de 10 soldats perdus.
Le gouvernement ennemi a déclaré le 15/11/1982 une journée de deuil.
Les sirènes ont retenti dans toute l'entité sioniste pour annoncer une minute de silence.
Les médias israéliens ont interrompu leur diffusion quotidienne pour mettre de la musique classique.
Et les écoles ont consacré une séance pour discuter de l'opération.
Les israéliens étaient confus dans l'explication de cette opération. Des fois, ils rapportent que la cause de l'effondrement est due à un défaut dans la structure du bâtiment, d'autres fois ils excluent l'idée d'une attaque à la voiture piégée, arguant que "l'explosion a lieu à cause de mines terrestres implantées sous les colonnes du bâtiment, ce qui a provoqué sa démolition complète"....Telles étaient les analyses de quelques commandants sionistes comme Rafaël Itane, le chef d'état-major, et un autre commandant important.

La Résistance Islamique :
Le nom de l'auteur de l'opération est resté inconnu, tout comme la partie responsable, jusqu'au 19 Mai 1985, lorsque la Résistance Islamique a célébré l'anniversaire de ses martyrs à Dair Kanoun Al Nahr. Sayed Hassan Nasrallah, alors membre de la consultation au Hezbollah, a dévoilé l'identité du héros de la première opération martyre contre les forces de l'occupation.

"Il fallait réaliser deux opérations semblables et simultanées, pour que l'impact soit plus grand. La deuxième cible fut à Saïda, où se situe un centre de commandement israélien; mais des circonstances imprévues ont empêché la réalisation de cette opération, et on s'est contenté de l'opération d'Ahmad Kassir.
La forte explosion contre le plus important centre militaire israélien a inauguré une nouvelle ère du conflit armé entre le Hezbollah et l'entité sioniste.

Depuis cette date, la Résistance Islamique célèbre la "Journée du martyr du Hezbollah » à chaque anniversaire de l'opération d'Ahmad Kassir. Une importante pancarte métallique a été dressée dans le lieu de l'opération, à "Jal Albaher", pour mémoriser cette opération héroïque.

Qui est le martyr Kassir?

Le martyr Ahmad Jaafar Kassir:
-né en 1963, au village Dair Kanoune Annaher-Tyr.
-il a été éduqué, dès son enfance, selon les principes religieux. Il fut connu par ses bonnes qualités, qui l'ont toujours distingué de tous ses amis.

Que dit la mère du martyr?

La mère d'Ahmad Kassir, qui ignorait pendant tout un an le martyre de son fils, dit: Ahmad s'est dirigé à Beyrouth pour travailler à la place de son père. Et comme d'habitude, j'ai attendu son retour le vendredi, mais il n'est pas revenu, ni le samedi ni le dimanche non plus.
Alors je me suis dirigée avec son père à Beyrouth, on l'a cherché partout: chez ses proches et ses amis, mais personne ne savait où il est...ses parents ont dû même publier son portrait dans le journal, mais en vain.
« J'ai connu les souffrances d'une mère privée de son enfant pendant une année entière, je n'ai laissé aucun moyen pour trouver Ahmad.

L'idée de son martyre ne me vint jamais à l'esprit, et personne d'ailleurs ne m'a informée d'une telle nouvelle, pour nous protéger contre l'ennemi qui se vengera de nous au cas où le nom de l'auteur de l'opération fut divulgué.
Mais l'une des femmes du Hezbollah a mentionné son nom par inattention. Alors je me suis dirigée immédiatement à Beyrouth pour rencontrer mon deuxième fils. Il était au courant de tout mais il a refusé de me le dire. Mais enfin il a dû me raconter la vérité.
Pour la mère du martyr Ahmad, chaque résistant équivaut à son fils. Elle est fière de la gloire et de la dignité qu'Ahmad et les autres martyrs assurent à tous les Libanais.

L'opération vue par des témoins :

Dr. Hassan ElZein a raconté les détails de l'opération depuis l'hôpital du Mont Amel situé près du siège du gouverneur militaire.
« Vers 6h50 le matin, je me reposais dans une chambre de l'hôpital près du siège militaire. Soudainement, une forte explosion éclata et je sursautai du lit pour voir de mes propres yeux l'effondrement du bâtiment formé de huit étages. Ensuite le dépôt d'armes a explosé. J'ai senti en ce moment que c'était une opération de la résistance, mais je n'ai nullement pensé à une opération martyre, jusqu'à ce qu'un citoyen qui était dans sa voiture près du bâtiment, m'ait raconté comment une voiture blanche a dépassé la sienne et a percuté directement le bâtiment".

« Le nombre des soldats tués ont dépassé les 200 morts parce qu'en quelque minutes après le début de leur évacuation, j'ai vu au moins 45 cadavres gisant au sol.
L'opération fut donc exécutée à 6h50, les patrouilles nocturnes se terminent à 6h30 pour entamer les nouveaux horaires à 7h00. C'est-à-dire que les soldats des patrouilles nocturnes ainsi que ceux des patrouilles matinales étaient dans le bâtiment au moment de l'explosion.

Dr. ElZein a souligné que "les soldats ont vécu deux heures de confusion complète. Le nombre des soldats rescapés est minime. Ils étaient aussi accablés par la mort de leurs chefs et de leurs responsables.
A 9h00 du matin, après deux heures de l'opération, plusieurs hélicoptères sont arrivés, transportant environ 25 personnes à la place de l'opération.

Ces personnes étaient en tenue civile, et portaient les mêmes costumes, signe que celles-ci travaillaient dans les rangs des renseignements de l'ennemi.
Ils ont immédiatement commencé à transporter les cadavres par hélicoptères pour que personne ne les observe ou ne les photographie.
Cet après-midi, le ministre israélien de la Guerre, Ariel Sharon, est arrivé avec plusieurs responsables israéliens, dont Mordakhaï, et les signes de la dépression et du malheur se voyaient nettement sur leurs visages.

Ils ont transformé l'hôpital, où je me trouvais en une caserne militaire durant les opérations de secours, qui ont duré deux jours.
Au troisième jour, ils ont perdu tout espoir de trouver des survivants sous les décombres, alors ils ont commencé le ratissage de l'hôpital, tuant une personne.

Dr. Hassan ElZein affirme: « C'était vraiment des moments magnifiques. Chaque fois que je m'en souviens, je sens la gloire et la fierté parce que je me rappelle des cris des soldats, et surtout de l'humiliation de l'occupation et de sa défaite".
Il a insisté sur "la particularité de cette opération qui ne se limite non seulement au meurtre des dizaines de soldats sionistes; mais elle représente aussi le début des opérations de la Résistance, et l'inauguration de l'ère des opérations martyres.

Pour sa part, M. Abou Samer qui était prisonnier dans le bâtiment, a raconté ses observations:
« Ils m'ont arrêté un jour avant l'opération, et ils m'ont transféré au 7ème étage dans un endroit plus vaste, où j'ai passé la nuit menotté, avec un sac couvrant ma tête. Je n'ai pas pu dormir à cause de mes maux infligés par la torture.

A 6h50, au moment où je passais à la toilette, j'ai senti comme si une secousse avait frappé le bâtiment. J'ai perdu la conscience pour quelques instants.
D'abord j'ai cru qu'il s'agissait d'un nouveau moyen de torture, mais le bâtiment s'est transformé en ruines, et j'étais au sommet de ces décombres, sous un plafond détruit; j'étais heureusement sous une colonne restée intacte. J'ai entendu des cris et des gémissements dans les décombres.

Quelques instants plus tard, le dépôt d'armes s'est explosé, et pendant deux heures, je n'entendais que les cris et les appels au secours; j'ai commencé à crier à mon tour. Mais avec le temps, les cris des soldats cessèrent, alors j'ai compris qu'ils sont tous morts. A cet instant, un sentiment d'enthousiasme mais aussi de peur m'envahirent.

Je vous présente une preuve claire sur la méchanceté et la haine des sionistes: l'un parmi eux est passé devant moi, et m'a vu sous les décombres, il m'a demandé s'il y a un soldat près de moi, j'ai répondu que "non", alors il est parti et m'a laissé seul, sans tenir compte de tous mes appels de secours.
Je suis resté dans cet état sept heures, ensuite je les ai informés qu'il y avait des Israéliens au-dessous de moi. Ils ont dû m'enlever, j'ai fus atteint de quelque blessures.

Il a ajouté: « je ne peux que saluer l'âme du martyr Kassir qui nous a donné une nouvelle chance de vivre, et aussi la dignité et la gloire, c'est lui qui a inauguré le nouveau chemin de martyre et de résistance.
Le 25 Avril 1995 fut une journée sombre et inoubliable pour l'armée de l'occupation sioniste.

Source : French.alahednews
 

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