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L’UE tente de sauver son Partenariat oriental de l’emprise de la Russie

L’UE tente de sauver son Partenariat oriental de l’emprise de la Russie
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Par AlAhed avec AFP

Les dirigeants de l'UE vont tenter mercredi de sauver le Partenariat oriental avec l'Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, cinq ex-républiques soviétiques confrontées aux «tentatives de déstabilisation orchestrées depuis Moscou» et minées par les divisions.

«Le moment est très bien choisi pour ce sommet, car ces pays traversent une période compliquée en raison des pressions de la Russie et des luttes internes», a souligné un haut fonctionnaire européen.

Mais la réunion, qui s'ouvrira à 16 heures (15H00 GMT), sera sans doute une source de frustration, car l'UE ne peut pas exaucer les demandes d'adhésion de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie.

«On ne peut rien faire. Certains États membres poussent pour accepter la Géorgie et l'Ukraine dans l'UE mais pour d'autres cela n'est pas possible», a expliqué à l'AFP un ministre européen.

Les discussions ont commencé dès mardi soir pour le président du Conseil européen.

Charles Michel a reçu les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan pour tenter «d'apaiser les tensions» toujours fortes après la courte mais sanglante guerre à l'automne 2020 pour le contrôle de la région du Nagorny-Karabakh, qui a fait 6.500 morts.

Lancé en 2009, le Partenariat oriental est mal en point. Alexandre Loukachenko a suspendu la participation du Bélarus en juin 2021, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont en conflit, la Géorgie traverse une crise politique, l'Ukraine est menacée par une nouvelle intervention militaire russe et la Moldavie est sous tension économique, en raison de l'augmentation des prix du gaz russe, et politique avec le soutien appuyé de Moscou à la région séparatiste de Transnistrie.

«La déstabilisation permanente dans de nombreuses régions du Partenariat est très inquiétante, car elle menace la paix et la stabilité dans la région», a reconnu le haut fonctionnaire européen.

Instrumentalisation des prix du gaz et des migrants

L'Union a haussé le ton vis-à-vis de Moscou. Elle dénonce l'instrumentalisation des prix du gaz ou de l'afflux de migrants vers l'UE via le Bélarus, adopte des sanctions, mais «elle ne représente rien pour Vladimir Poutine qui ne traite qu'avec les Américains pour les fondements de la sécurité en Europe», déplore le ministre européen.

Le président russe veut neutraliser les anciennes républiques soviétiques, frontalières avec l'UE et la Turquie, en s'opposant à leur adhésion à l'Otan et à l'Union européenne.

Les Européens rejettent ce droit de veto, mais plus personne ne parle de l'intégration de l'Ukraine et de la Géorgie à l'Otan ni de leur entrée dans l'UE, ont expliqué à l'AFP plusieurs diplomates et responsables européens.

«L'adhésion concerne les pays des Balkans occidentaux, pas le groupe de pays du Partenariat», a rappelé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne. «Nous sommes conscients des aspirations de ces pays, mais nous travaillons sur la base des accords d'association» signés en 2014 avec Kiev, Tbilissi et Chisinau, a précisé Peter Stano.

«Nous offrons à ces pays un partenariat sur mesure. Il consiste à donner plus à ceux qui veulent en faire plus», a expliqué le haut fonctionnaire européen.

«Un plan d'investissements doté de 2,3 milliards d'euros et en mesure de mobiliser 17 milliards d'euros a été programmé en juillet pour relancer le partenariat. Sa répartition dépendra des réformes réclamées et de la viabilité des projets présentés», a-t-il expliqué.

Mais la déception gagne les pays du partenariat, car les déclarations de soutien ne sont pas suivies d'actes.

Le président ukrainien a accusé l'Allemagne mardi d'empêcher une livraison d'armements.

«Dans certaines capitales, c'est toujours la peur qui domine», a déploré Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien rencontrera le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz avant l'ouverture du sommet pour tenter d'aplanir les malentendus.

«L'UE doit bien calibrer ses actions et ses réactions afin de ne pas donner de prétexte à la Russie de passer aux actes», a expliqué à l'AFP le représentant d'un État membre.

«Nous sommes prêts à réagir, mais nous ne voulons pas contribuer à détériorer la situation», a confirmé mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

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