Par AlAhed avec agences

Le Pakistan a refusé mercredi de participer au «Sommet pour la démocratie» convoqué par le président américain Joe Biden, mais s’est dit prêt à s’engager sur le sujet avec Washington à un moment «opportun» dans le futur.

Les 9 et 10 décembre 2021, le président Biden accueillera le premier des deux sommets pour la démocratie, qui réunira des dirigeants du gouvernement, de la société civile et du secteur privé pour définir un programme affirmatif «pour le renouveau démocratique et s’attaquer aux plus grands menaces auxquelles sont confrontées les démocraties aujourd’hui par l’action collective», selon le département d’État américain.

Le Pakistan ainsi que l’Inde ont été invités au sommet, ce qui est considéré comme un effort de l’administration Biden pour équilibrer ses intérêts dans la région.

Cependant, sans citer de raison, le Pakistan a décidé de sauter le sommet, ce qui, selon des sources diplomatiques, pourrait être un signal au président Biden, qui a continué d’ignorer le Premier ministre Imran Khan.

«Nous remercions les États-Unis d’avoir invité le Pakistan à participer au Sommet pour la démocratie, qui se tiendra virtuellement du 9 au 10 décembre 2021», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Dans l’intervalle, le Pakistan continuera à soutenir tous les efforts visant à renforcer le dialogue, l’engagement constructif et la coopération internationale pour la promotion de nos objectifs communs, a-t-il déclaré, ajoutant que le Pakistan est une grande démocratie fonctionnelle avec un système judiciaire indépendant, une société civile dynamique et un média libre.

«Nous restons profondément déterminés à approfondir davantage la démocratie, à lutter contre la corruption et à protéger et promouvoir les droits humains de tous les citoyens», a ajouté le ministère des Affaires étrangères.

Ces dernières années, le Pakistan a mis en place des réformes de grande envergure visant à faire progresser ces objectifs. Ces réformes ont donné des résultats positifs, a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans le communiqué.

Russie et Chine pas invitées

Le sommet rassemble les représentants d'une centaine de gouvernements, d'ONG, d'entreprises et d'organisations caritatives. Mais la liste des invités a provoqué de vives tensions.

La Chine et la Russie, considérées par Joe Biden comme les championnes du camp des autocrates, ont ainsi fustigé leur exclusion.

Que les Etats-Unis s'autorisent à définir «qui est un 'pays démocratique' et qui n'est pas éligible à ce statut" relève d'une "mentalité de Guerre froide», ont écrit fin novembre dans une tribune conjointe les ambassadeurs russe Anatoli Antonov et chinois Qin Gang.

Rejetant l'idée d'un modèle unique de démocratie, les deux diplomates ont salué leurs régimes respectifs assis sur «les réalités» chinoises ou «les traditions» russes.

L'invitation de Taïwan a aussi fait bondir Pékin, qui considère l'île comme une province chinoise même s'il ne la contrôle pas.