Nucléaire: à Téhéran, le chef de l’AIEA cherche un terrain d’entente avec l’Iran
Par AlAhed avec AFP
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a entamé mardi à Téhéran ses discussions avec les autorités iraniennes, a annoncé une source officielle, à une semaine de la reprise à Vienne avec les grandes puissances de négociations cruciales sur l'accord du nucléaire.
Arrivé lundi soir dans la capitale iranienne, Rafael Grossi a rencontré dans la matinée le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a indiqué l'agence officielle iranienne Irna.
Il doit ensuite rencontrer pour la première fois le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, chargé du volet politique du dossier nucléaire depuis l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement.
Ces entretiens ont lieu une semaine avant la reprise à Vienne le 29 novembre des pourparlers entre l'Iran et les grandes puissances, pour tenter de sauver l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.
A quelques heures de la visite de M. Grossi, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Saïd Khatibzadeh, a souhaité une réunion «constructive» avec le gendarme onusien du nucléaire.
«Nous avons toujours conseillé à l'AIEA de rester sur la voie de la coopération technique et de ne pas laisser certains pays poursuivre leurs objectifs politiques au nom de l'AIEA», a-t-il indiqué.
Le déplacement de M. Grossi intervient après que l'AIEA a fait état d'une nette augmentation du stock d'uranium hautement enrichi par Téhéran, en riposte au rétablissement en 2018 des sanctions par Washington.
L'accord de Vienne, conclu en 2015 entre l'Iran d'une part et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l'Allemagne de l'autre, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions internationales étranglant son économie en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous un strict contrôle de l'ONU.
Mais Washington a quitté unilatéralement l'accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, et rétabli les sanctions contre Téhéran. En retour, l'Iran a progressivement abandonné ses engagements.
La dernière visite de M. Grossi à Téhéran remonte au 12 septembre et il n'avait rencontré que le chef d’OIEA.