Logiciel d’espionnage israélien: l’affaire «Pegasus» évoquée dans un entretien Macron-Bennett
Par AlAhed avec AFP
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a discuté lundi à Glasgow avec Emmanuel Macron de la société israélienne «NSO», qui commercialise le logiciel d'espionnage «Pegasus» soupçonné d'avoir piraté les téléphones du président et d'autres responsables français, a indiqué à l'AFP une source diplomatique à «Tel-Aviv».
Naftali Bennett, ancien ténor de la tech israélienne ayant succédé en juin à Benjamin Netanyahu à la tête du «gouvernement israélien», a rencontré pour la première fois Emmanuel Macron en marge de la conférence sur le climat COP26 à Glasgow, en Écosse.
Les deux hommes ont évoqué la question du programme nucléaire iranien et des dossiers bilatéraux, lors de cette rencontre «cordiale» et «chaleureuse», ont indiqué les «services du Premier ministre israélien».
«Naftali Bennett a évoqué le dossier NSO lors de sa rencontre avec le président Emmanuel Macron. Les deux dirigeants se sont entendus sur le fait que cette question doit continuer d'être traitée de manière discrète et professionnelle, et dans un souci de transparence entre les parties», a déclaré la même source.
«NSO» s'est retrouvée exposée cet été après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que «Pegasus» aurait permis d'espionner les numéros de journalistes, politiciens, militants ou chefs d'entreprises de différents pays.
«Pegasus» permet, une fois installé dans un téléphone mobile, d'espionner son utilisateur, accédant à ses messageries, ses données, ou activant l'appareil à distance à des fins de captation de son ou d'image.
Selon les informations du consortium, un numéro d'Emmanuel Macron, de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et de 14 membres du gouvernement figuraient «dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'Etat marocain. Les téléphones mobiles d'au moins cinq ministres français et un diplomate rattaché à l'Elysée ont été infectés par le logiciel espion», avaient expliqué à l'AFP plusieurs sources proches du dossier.
Fin juillet, une délégation menée par le ministre israélien de la Guerre Benny Gantz s'était rendue à Paris pour discuter du groupe «NSO».
Un haut responsable de «NSO» avait alors soutenu que le président Macron n'avait pas été ciblé.