Yémen: Pourquoi Maarib?
Par AlAhed
La ville Yéménite de Maarib, est la scène de combats meurtriers, dans la mesure où les forces d’Ansarullah et des comités populaires yéménites s’apprêtent à libérer les sites des ressources pétrolières et gazières, exploitées par l’Arabie saoudite et les mercenaires de la coalition arabe, soutenus par les forces de Abed Rabbo Mansour Hadi. Ces ressources desquelles est privé le peuple yéménite.
En effet, Ansarullah lie l’atténuation de crise socio-économique dont souffrent les deux tiers du peuple yéménite, aux ressources de la province de Maarib. Un fait qui entrainera l’effondrement des rêves de Riyad et du gouvernement de Hadi, de contrôler le nord du Yémen, à partir de cette ville-clé.
Que signifie la libération de Maarib?
Un coup d’œil sur le site géographique de Maarib, située à 173 km du nord-est de la capitale Sanaa, montre que cette ville revêt une grande importance militaire, politique et économique, en plus de sa richesse en produits agricoles et en un grand nombre de sites archéologiques. De surcroit, cette ville est symbolique sur le plan historique et politique, ce qui a poussé le gouvernement de Mansour Hadi à la considérer comme un trésor à préserver, étant le dernier bastion de ce gouvernement dans le nord du Yémen.
La grande avancée de la résistance yéménite dans cette ville et sa proche libération changeront les règles du jeu dans le conflit yéménite. Un constat qui a exacerbé les inquiétudes occidentales à l’égard de la prise du contrôle de cette ville, par Ansarullah. Un contrôle qui aura des répercussions et des effets à tous les plans, y compris la menace des intérêts des États-Unis et de l’Arabie saoudite et ce pour plusieurs raisons :
-La proximité géographique de Maarib de l’Arabie saoudite. Un fait qui incite le royaume à poursuivre son offensive et son intimidation en disant que la prise de la ville par Ansarullah et les comités populaires signifie la chute de la première ligne de défense.
-La libération de Maarib illustre la chute du dernier bastion de l’Arabie saoudite et du gouvernement Hadi.
-La prise du contrôle des ressources pétrolières et gazières, en plus du gaz liquéfié sur lequel comptent les Yéménites sur tout le territoire. Ce gaz exporté avant la guerre pour constituer environ 90% du trésor national.
Celui qui observe la carte du déploiement des forces américaines, britanniques, saoudiennes et émiraties à Maarib, Shabwa et dans la côte ouest, réalise parfaitement la profondeur des objectifs géopolitiques quadripartites de l’offensive : le contrôle total des ressources pétroliers et gazières du Yémen. De fait, les experts économiques et les sociétés en place au Yémen, sont unanimes quant aux énormes gisements pétroliers dans ce pays, estimés, selon les sources officielles, à 11.950 milliards de barils. Un chiffre qui place le Yémen dans la 29e classe en matière de réserves de pétrole, puisque 20% seulement de ces ressources a été extrait jusqu’au moment, alors que plus de 80% des bassins sédimentaires et des zones prometteuses pour constituer un système pétrolier, sont encore non-découverts, notamment dans le bassin Jezeh Kamar, et les zones désertiques entre Al-Mohra, Hadramaout, Maarib et Al-Jawf. Ces zones qualifiées par les experts de «Sibérie du Yémen», aux côtés des bassins off-shore, comme le bassin de Socotra et de la Mer Rouge.
Ces richesses sont désignées comme étant les matières premières pétrolières yéménites, ainsi que la part du gouvernement yéménite dans les secteurs de production de pétrole. Une part qui comprend, selon les accords de partage de production : le pétrole brut de Maarib, le pétrole brut de Shabwa et le pétrole brut de Socotra.
Des sources bien informées confirment que le plus grand gisement de pétrole au monde a été découvert dans le nord du Yémen, dans le gouvernorat d'Al-Jawf. Ce dernier est considéré comme l'un des plus grands gisements de pétrole découverts au XXIe siècle, comprenant des réserves égales à celles des pays du Golfe, dont celles de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unies et du Koweït.
Outre les richesses pétrolières, les ports yéménites sont considérés comme des ports mondiaux des plus importants en terme de site géographique et stratégique. Ils sont situés au sud et à l'ouest du Yémen ainsi qu'au nord.
Ces ports sont :
-Port d’Aden, situé dans le sud du Yémen. Ce port est doté d’une importance stratégique et contrôle le commerce local et mondial. Pour cette raison, plusieurs pays ont des ambitions de l’exploiter pour profiter de ses revenus.
- Port de Hodeidah et de Saleef : Il est situé dans l'ouest du Yémen dans le gouvernorat de Hodeidah et supervise les navires marchands internationaux. Son chiffre d'affaires annuel monte à plus de 30 milliards de dollars.
-Détroit de Bab al-Mandab : Il est considéré comme l'un des sites stratégiques internationaux les plus importants. Il est situé dans la province de Ta’izz et contrôle la navigation maritime mondiale et les navires commerciaux. S'il est exploité par le gouvernement, ses revenus montent à plus de 200 milliards de dollars.
Ces énormes richesses dont regorge le territoire yéménite, expliquent le contexte de l'agression brutale du Quartet à son encontre, les ambitions internationales et celles des pays voisins.
Une question fondamentale se pose sur le rôle de l'ONU, marraine de la paix selon ses allégations, sur le sol yéménite.
Les statistiques ont fait état de 5.000 vols des Nations Unies vers l'aéroport de Sanaa, consacré à l’accueil des vols des employés des Nations Unies.
À la lumière des conditions économiques et humanitaires tragiques vécues par le peuple yéménite, le personnel des Nations Unies semble parfois assimiler la victime au bourreau. L’ONU demande plutôt à la victime de se rendre au bourreau et de mettre en œuvre son programme, conformément à ce qui a été a déclaré par le Secrétaire général et l'envoyé de l'ONU à Sanaa, qui a jeté la balle dans le camp de la victime, lui reprochant la poursuite de l'agression et du siège, en appelant «les Houthis à se rendre compte que tout le monde doit tout faire ensemble, quelles que soient les étapes dans lesquelles les mesures sont prises.»
Enfin, il semble que l'ONU s'occupe du criminel et du meurtrier aux dépens de l'Homme et de l'humanité. Cette organisation accorde à l'agresseur un instrument d'innocence de ses violations et infractions, alors qu'elle est censée jouer le rôle de médiateur à égale distance des parties. De fait, l’ONU investit dans le sang des Yéménites en prolongeant la guerre brutale contre ce peuple tourmenté et opprimé, selon ses intérêts, sans parler du montant des dépenses des voyages absurdes, les frais de transport et les salaires énormes de ses employés. Des sommes retirées à ce peuple et aux donateurs, et aux aides reçues au nom de l'humanité. Ainsi, l’ONU joue le rôle de l’avocat de Satan par son approche illogique de la guerre, prenant la partie du bourreau contre la victime.