Propos sur la guerre au Yémen: Nous refusons les diktats d’autres pays, dit Kordahi
Par AlAhed
Le ministre libanais de l'Information Georges Kordahi a affirmé mercredi qu’il fait partie d'un gouvernement intégré, et qu’il ne peut pas prendre la décision de démissionner seul, mais avec le gouvernement dans son ensemble, en allusion aux attaques de la part de l’Arabie saoudite contre lui après la diffusion de ses déclarations sur la guerre au Yémen.
«Je place l'intérêt du Liban au-dessus de tous les intérêts, et il ne nous est pas permis de rester au Liban soumis au chantage, et que d’autres nous dictent qui reste et ne reste pas au gouvernement. Ne sommes-nous pas un pays souverain ?», a déclaré Georges Kordahi, soulignant qu’il n'a attaqué personne et refusant de s’excuser. Il a en outre dit qu’il est contre toute guerre entre pays arabes et que cette guerre (par l’Arabie contre le Yémen) est devenue absurde.
Des propos du ministre libanais de l'Information Georges Kordahi sur le conflit au Yémen et l'implication de l'Arabie saoudite, tenus lors d'une interview télévisée filmée début août et diffusée en début de semaine, font craindre depuis mardi soir un nouveau raidissement des relations libano-saoudiennes malgré les réactions officielles au sein du gouvernement de Nagib Mikati afin d'apaiser la situation.
Lors de l'émission "Parlement du peuple" diffusée sur les réseaux sociaux de la chaîne qatarie al-Jazeera, M. Kordahi était interrogé sur la guerre au Yémen où l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis soutiennent contre le Yémen voisin, soutenus par Téhéran. Il avait estimé que les houthis (les combattants du mouvement Ansarullah) «se défendent et n'attaquent personne», estimant que le conflit au Yémen est «absurde». «Ils se défendent contre des attaques extérieures lancées depuis des années contre le Yémen», alors qu'ils «se font bombarder dans leur maison, pendant des obsèques et des mariages», avait insisté M. Kordahi, qui n'était pas encore ministre lors du tournage de l'émission. Celle-ci date du 5 août alors que le gouvernement Mikati a été formé le 10 septembre.
Les critiques de l'Arabie
Les propos de Georges Kordahi n'ont pas tardé à provoquer un tollé sur les réseaux sociaux et dans les milieux diplomatiques et politiques. Le ministre saoudien de l'Information, de la Culture et du Tourisme, Mouammar al-Eriyani, a ainsi appelé Beyrouth à «prendre une position claire» sur la question, estimant que les déclarations de M. Kordahi «portent atteinte aux relations entre le Liban et l'Arabie».