Afghanistan: des dizaines de martyrs et au moins 90 blessés dans l’explosion dans une mosquée de Kunduz

Par AlAhed avec AFP

Une importante explosion s’est produite vendredi dans une mosquée chiite de la ville de Kunduz, dans le nord-est de l’Afghanistan, pendant la prière du vendredi, faisant des dizaines de martyrs et au moins 90 blessés, ont indiqué des medias locaux.

La clinique MSF de Kunduz a reçu «plus de 90 patients blessés et plus de 15 corps, mais ce chiffre va évoluer. Nous continuons à recevoir d’autres personnes», a déclaré à l’AFP un responsable local de l’ONG Médecins sans frontières (MSF), sous couvert d’anonymat.

«Cet après-midi, une explosion a eu lieu dans une mosquée chiite du quartier de Khan Abad Bandar de Kunduz. Plusieurs de nos compatriotes ont été tués et blessés», avait annoncé sur Twitter Zabihullah Mujahid, le porte-parole du gouvernement taliban.

En Afghanistan, les chiites sont régulièrement la cible d’attentats, souvent menés par la branche locale du groupe terroriste «Daech».

Cette explosion survient cinq jours après un attentat à la bombe contre une mosquée de Kaboul, qui avait fait au moins cinq martyrs et avait été revendiqué par «Daech».

Cet attentat avait ciblé dimanche la mosquée Id Gah dans la capitale, où se tenait une cérémonie funéraire en hommage à la mère de Zabihullah Mujahid, décédée la semaine passée.

Il avait illustré la rivalité, et la haine tenace et réciproque qui opposent «Daech» et les talibans, deux groupes radicaux.

«L’État islamique au Khorasan» (EI-K) a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan, notamment des attentats suicides dans des mosquées, des hôpitaux et dans d’autres lieux publics.

Le groupe a, en particulier, ciblé des musulmans qu’il considère comme «hérétiques», notamment les chiites de la minorité hazara.

En août 2019, il a ainsi revendiqué un attentat contre des chiites à un mariage à Kaboul, faisant 91 martyrs.

Il a aussi été fortement soupçonné d’avoir été derrière une attaque en mai 2020 contre une maternité d’un quartier majoritairement chiite de la capitale qui a coûté la vie à 25 personnes, dont 16 mères et des nouveau-nés.

La prise de contrôle du pays par les talibans à la mi-août n’a pas mis fin à la menace terroriste, comme l’avait déjà montré l’attentat commis le 26 août aux abords de l’aéroport de Kaboul, qui avait fait plus d’une centaine de morts, dont 13 soldats américains, et été revendiqué par «l’EI-K».