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Le gouvernement de Nagib Mikati enfin formé, après plus d’un an d’attente

Le gouvernement de Nagib Mikati enfin formé, après plus d’un an d’attente
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Par OLJ

Treize mois presque jour pour jour après la démission du cabinet de Hassane Diab, et près de sept semaines après la désignation de Nagib Mikati en tant que Premier ministre, ce dernier a enfin mis sur pied, vendredi, son équipe longuement attendue alors que le pays ploie sous le poids de la plus grave crise de son histoire moderne.

Le cabinet est composé de 24 ministres, répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans et au sein duquel aucune partie ne détient le tiers de blocage, comme l'a affirmé le leader sunnite avant même de se rendre à Baabda. Il tiendra sa première réunion lundi à 11h après la photo-souvenir traditionnelle. La signature du décret (8376) par le président Michel Aoun et Nagib Mikati à l'issue de leur entretien - le 14e depuis la désignation de ce dernier -, suivi d'un autre auquel s'est joint le président du Parlement Nabih Berry, vient clôturer un cycle de tractations houleuses qui ont buté sur de nombreux obstacles.

Le déblocage est le fruit des médiations menées de front entre les différents protagonistes par Moustapha Solh, gendre du frère du Premier ministre désigné, Taha Mikati, et par le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Ces médiations ont porté sur l'attribution de certains portefeuilles, dont celui de l'Economie, qui participera aux discussions avec le Fonds monétaire international une fois le cabinet formé, ainsi que la nomination des deux ministres chrétiens flottants.  Les contacts qui s'étaient intensifiés dans la nuit de jeudi à vendredi ont en outre mené à la mise en place d'une équipe où «il n'y pas de tiers de blocage, ni explicitement, ni implicitement», comme l'a déclaré le Premier ministre désigné lui-même avant de se diriger à Baabda au site web Lebanon 24, autre principal obstacle qui entravait jusque-là le processus, la présidence ayant longtemps été accusée de convoiter cette minorité au sein de l'équipe ministérielle, dans la perspective de calculs politiques futurs. Enfin, la question de la confiance parlementaire que pourrait obtenir le cabinet Mikati, notamment de la part du groupe du Liban fort, dont le Courant patriotique libre (aouniste) est la principale composante, a été résolue après un engagement du chef du CPL Gebran Bassil dans ce sens. Pendant plusieurs jours, les aounistes avaient laissé entendre qu'ils n'accorderaient pas la confiance à un cabinet dont ils ne connaissent pas le programme, à quelques mois des législatives de mai prochain, et de la présidentielle attendue en octobre 2022.

«Je ne forme pas un gouvernement mais une équipe de travail au service des Libanais», avait déclaré M. Mikati à Lebanon 24 avant de se rendre à Baabda. «L'important c'est la confiance des gens et la solidarité des Libanais en vue de reconstruire l'Etat. Un Etat fort est dans l'intérêt de tous», avait-il ajouté.

Le gouvernement libanais est très attendu pour faire face à la grave crise que traverse le pays depuis près de deux ans. Une crise qui a été décrite par la Banque mondiale comme une des pires dans le monde depuis la seconde moitié du 19e siècle. Cet effondrement généralisé, qui a poussé 75% de la population sous le seuil de pauvreté, est caractérisé par des pénuries massives de carburant, de médicaments et de certaines denrées, par une hyperinflation et une dévaluation brutale de la monnaie nationale. Le nouveau cabinet devra donc non seulement lancer des réformes, attendues par la communauté internationale pour débloquer des aides financières, mais également entamer des négociations avec le Fonds monétaire international.

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