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Présidentielle 2022 en France: Macron et Le Pen restent toujours favoris

Présidentielle 2022 en France: Macron et Le Pen restent toujours favoris
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Par AlAhed avec Le Figaro

Le paysage évolue timidement. À moins de huit mois de l'élection présidentielle en France, le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen demeure le scénario privilégié. Selon les différentes hypothèses testées dans la dernière enquête Ifop-Fiducial réalisée pour Le Figaro et LCI, le chef de l'État oscille entre 24 et 29% des intentions de vote, là où la candidate du Rassemblement national se situe entre 24 et 27%. Mais dans ce match a priori figé, quelques signes de fébrilité apparaissent.

D'abord parce que Xavier Bertrand (ex-Les Républicains) garde l'ascendant à droite. «Ce n'est pas une dynamique spectaculaire, lui aussi bouge peu. Mais le fait est qu'il réalise le meilleur score à droite et qu'il n'est qu'à 7 points de la qualification», observe le directeur de l'Ifop, Frédéric Dabi. Pour se maintenir, le président des Hauts-de-France, parti seul dans la course à l'Élysée, peut compter sur un socle électoral solide.

Il mobilise le plus les électeurs de François Fillon en 2017 (59%) et rassemble une grande partie des sympathisants LR (72%). Dans l'éventualité - encore improbable - d'une qualification au second tour, il est aussi le plus à même de battre Marine Le Pen avec 60% des voix, là où Emmanuel Macron en récolte 57.

La gauche peine à s'imposer

C'est en revanche moins le cas des autres figures de la droite. Alors que le recours à un processus de départage n'est pas encore arrêté, les candidats déclarés à la primaire fédèrent de manière inégale. La présidente (Libres !) de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, comptabilise 14% des intentions de vote et devance les LR Michel Barnier (11%), Éric Ciotti (7%) et Philippe Juvin (5%). «Là où Michel Barnier aurait pu être l'homme surprise, il fait encore face à un déficit de notoriété», résume Frédéric Dabi.

Loin derrière, la gauche peine à s'imposer. Le leadership du triptyque Jean-Luc Mélenchon (LFI ; 9-10%), Anne Hidalgo (PS ; 7-9%) et le futur candidat écologiste (8%) se joue dans un mouchoir de poche. À ces candidats s'ajoutent le communiste Fabien Roussel (2-2,5%) et l'ancien socialiste Arnaud Montebourg. Avec 3% d'intentions de vote, le candidat tout juste déclaré perturbe assez peu ses concurrents. Dans des proportions réduites, il puise dans l'électorat Insoumis et fait perdre un point à leur chef de file (8%), sans pour autant affaiblir la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui se maintient (8,5%).

Au milieu de cette gauche morcelée, le seul élément encourageant est de voir que «le total des voix progresse». «On monte à 29,5 points avec la candidature de Montebourg. Mais le morcellement est tel que les choses restent très compliquées», nuance Frédéric Dabi.

L'«ovni» Éric Zemmour

Quant à Europe-Écologie-Les Verts, ses candidats départagés par une primaire d'ici la fin septembre n'ont pas été testés individuellement. Un pan de l'enquête éclaire toutefois sur leur notoriété et popularité. Favori du scrutin, Yannick Jadot se place ainsi comme le plus connu et apprécié (30%). Sa popularité, relativement consensuelle, est le fruit de bonnes opinions dans les différents partis. Juste derrière, Delphine Batho profite encore de sa notoriété d'ancienne ministre et recueille une opinion favorable chez 20% de Français. Éric Piolle (12%), Sandrine Rousseau (8%) et Jean-Marc Governatori (3%) occupent de leur côté le bas du classement.

Enfin, pressenti pour être candidat, Éric Zemmour figure pour la deuxième fois parmi les personnalités testées par l'Ifop. Ses 7% d'intentions de vote (dans l'hypothèse où Xavier Bertrand serait le candidat de la droite) font de lui un candidat «non négligeable». «C'est vraiment un ovni : un objet politique non identifié», assure Frédéric Dabi. «C'est un candidat attrape tout», ajoute-t-il.

Pour preuve, l'écrivain et chroniqueur fait perdre deux points à Xavier Bertrand (15%) et séduit 14% de l'électorat filloniste. Fait notable : il parle autant aux catégories supérieures qu'aux catégories populaires (7% dans les deux cas). «On a rarement vu des hommes politiques toucher de façon équivalente ces deux catégories. Éric Zemmour a sa rhétorique qui peut séduire», estime le directeur de l'Ifop.

Lorsqu'il est testé, Marine Le Pen perd deux points (22%) et 10% de son électorat. «Ce n'est pas un effondrement mais on a une petite érosion», affirme Frédéric Dabi. Et d'ajouter : «Le scrutin est marqué d'incertitudes. Avec une gauche si faible et morcelée, et cette droite à la méthode incertaine, ça va continuer à troubler et rendre l'électorat de droite assez fébrile.»

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