Un Allemand jugé pour espionnage au Bundestag au profit de la Russie
Par AlAhed avec AFP
Un Allemand, employé d'une société de sécurité informatique, est jugé depuis mercredi 1er septembre pour avoir transmis des données sur la chambre des députés à la Russie, une affaire qui s'ajoute à la longue liste des contentieux entre Berlin et Moscou.
Le suspect, Jens F., travaillait pour une entreprise mandatée par le Bundestag pour contrôler ses ordinateurs portables. L'homme de 56 ans est un ancien officier d'une division blindée de l'armée est-allemande et fut entre 1984 et 1990 un collaborateur non officiel de la Stasi, la police politique d'ex-RDA, selon le magazine Spiegel. Il est accusé d'avoir remis en 2017 à un attaché militaire de l'ambassade de Russie un CD contenant plus de 300 fichiers de plans des bâtiments utilisés par le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.
Devant le tribunal de Berlin mercredi, il n'a fait aucune déclaration. Une reconnaissance de culpabilité avait été proposée avec une peine d'emprisonnement de 20 mois à deux ans, mais il n'y a pas donné suite.
Plusieurs affaires d'espionnage entre Moscou et Berlin
Selon son avocat Friedrich Humke, le parquet fonde uniquement ses accusations sur le passé de son client et ses activités dans l'ancienne Allemagne de l'Est communiste. Un argument rejeté par le procureur Frank Stuppi, qui fait valoir que la date d'enregistrement des fichiers et la manière dont ils étaient stockés mettent en cause Jens F. Le procès doit durer jusqu'à fin septembre.
La Russie est accusée d'un piratage informatique à grande échelle en 2015 contre le Bundestag et les services de la chancelière Angela Merkel. Les pirates s'étaient procuré parallèlement des données personnelles sur une messagerie d'Angela Merkel entre 2012 et 2015. En juin, un scientifique russe travaillant dans une université bavaroise a été arrêté, soupçonné d'espionnage pour Moscou. Enfin, un tribunal juge depuis presque un an un homme soupçonné d'avoir assassiné, sur ordre de Moscou, un Géorgien de la minorité tchétchène en 2019 à Berlin.
Angela Merkel, qui alterne entre diplomatie et fermeté pour maintenir le dialogue avec le président russe Vladimir Poutine, est allée à Moscou fin août pour une ultime visite avant de quitter le pouvoir à l'automne. Elle a de nouveau réclamé la libération d'Alexeï Navalny, incarcéré pour fraude dans une affaire considérée par les Occidentaux comme relevant de la répression politique.