Iran: le nouveau président ouvert à la diplomatie mais sans «pression» ni «sanctions»
Par AlAhed avec AFP
Le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi a prêté serment jeudi devant le Parlement, affirmant être ouvert à «tout plan diplomatique» pour une levée des sanctions minant l'économie du pays, tout en prévenant que l'Iran ne cèdera pas devant la «pression et les sanctions».
Vainqueur de la présidentielle de juin, M. Raïssi succède à Hassan Rohani, qui avait conclu en 2015 un accord sur le nucléaire iranien avec les grandes puissances, après des années de tensions.
Ancien chef de l'Autorité judiciaire, M. Raïssi, 60 ans, a pris ses fonctions mardi, après l'approbation du leader de la révolution islamique d’Iran, l'ayatollah sayed Ali Khamenei.
Jeudi, lors de sa cérémonie d'investiture au Parlement diffusée en direct par la télévision d'Etat, le président a mis l'accent sur l'une des priorités de son mandat: la levée des sanctions imposées à Téhéran en 2018 par l'ex-président américain Donald Trump, qui avait sorti unilatéralement les Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien.
«Les sanctions contre la nation iranienne doivent être levées. Nous soutiendrons tout plan diplomatique qui atteindra cet objectif», a-t-il déclaré, assurant que le programme nucléaire de l'Iran est «pacifique».
Il a néanmoins affirmé: «la politique de pression et de sanctions ne parviendra pas à décourager l'Iran de défendre ses droits».
Mardi, M. Raïssi avait prévenu que son gouvernement chercherait à lever les sanctions «oppressives», mais «ne lierait pas le niveau de vie de la nation à la volonté des étrangers.»
De multiples épreuves
Environ 80 hauts responsables étrangers étaient présents lors de la prestation de serment, notamment les présidents d'Irak et d'Afghanistan, les chefs du Parlement de la Russie, de la Syrie et de l'Afrique du Sud, d'après la télévision d'Etat.
Des représentants de l'Union européenne, dont Enrique Mora, qui chapeaute pour Bruxelles les discussions sur le nucléaire iranien à Vienne, ont également fait le déplacement.
Au Parlement, M. Mora était assis derrière le président afghan mais aussi Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, le mouvement de résistance palestinien au pouvoir dans la bande de Gaza.
La République islamique «se tiendra aux côtés des opprimés», a promis M. Raïssi, qu'ils se trouvent «au cœur de l'Europe, en Amérique ou en Afrique, au Yémen, Syrie ou Palestine».
«Nous sommes les véritables défenseurs des droits humains», a-t-il affirmé.
L'une des priorités de son gouvernement sera d'améliorer les relations de l'Iran avec ses voisins, a-t-il dit.
«Je tends la main de l'amitié et de la fraternité à tous les pays de la région, en particulier à nos voisins», a déclaré M. Raïssi.
L'Iran n'utilisera ses «capacités» d'action dans la région que «contre les menaces de pouvoirs tyranniques», a-t-il ajouté, sans préciser davantage son propos.
Face au Parlement, le président a prêté serment en affirmant se «consacrer au service du peuple, à l'honneur du pays, à la propagation de la religion et de la moralité, et au soutien de la vérité et de la justice.»
Mardi, il avait reconnu «des lacunes et des problèmes à l'intérieur du pays» pesant sur l'économie, également fragilisée par «l'inimitié des ennemis».
Le chef de l'Etat va présenter la semaine prochaine ses candidats aux postes ministériels, selon la télévision. Ce nouveau gouvernement sera sous le signe d'un «consensus national», a promis M. Raïssi