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Turquie: une centrale thermique menacée par les incendies, les évacuations se poursuivent

Turquie: une centrale thermique menacée par les incendies, les évacuations se poursuivent
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Par AFP

Huit personnes sont mortes dans les incendies qui ravagent le pays depuis une semaine. Des voix s'élèvent pour contester la gestion de la crise par le président Recep Tayyip Erdogan.

Les incendies qui font rage depuis une semaine en Turquie se rapprochent mardi 3 août d'une centrale thermique à Milas, dans le sud du pays, alors que des milliers de personnes continuent d'être évacuées face à la progression des feux ayant fait huit morts.

«Si nous ne pouvons arrêter l'incendie par une intervention aérienne (...), il se dirigera vers la centrale thermique. La situation est très sérieuse», s'est alarmé lundi soir le maire de Milas (sud) Muhammet Tokat dans une vidéo qu'il a partagée sur Twitter. Mardi matin, le feu n'était toujours pas contrôlé et a dépassé, selon Muhammet Tokat, «le point critique».

Des températures supérieures à 40 degrés

La Turquie subit les pires incendies depuis au moins une décennie, qui ravagent des forêts et des terres agricoles, ainsi que des zones habitées sur les côtes méditerranéennes et égéennes. Une équipe de l'AFP dans la ville égéenne de Marmaris a vu des agriculteurs sortir leurs animaux de leurs étables en feu et les déplacer vers une plage pour les mettre en sécurité. Des touristes et des villageois effrayés ont été évacués par bateau alors que les vents violents et la chaleur propageaient les flammes.

Des températures supérieures à 40 degrés dans plusieurs villes de la Turquie ont aussi provoqué une augmentation record de la consommation d'électricité, donnant lieu à des coupures de courant lundi dans les grandes villes comme Ankara et Istanbul. Sur les 145 incendies qui se sont déclarés en une semaine dans l'ensemble du pays, neuf sont toujours actifs.

Erdogan critiqué

L'Union européenne a envoyé trois avions bombardiers d'eau, deux depuis l'Espagne et un de la Croatie, pour aider la Turquie à lutter contre les incendies. Avant l'annonce de l'aide de l'UE, la Turquie avait emprunté des avions auprès de la Russie, de l'Ukraine, de l'Azerbaïdjan et de l'Iran. Mais le pays ressent cruellement les conséquences de la disparition graduelle de sa propre flotte de Canadairs depuis quelques années.

Le principal parti d'opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a reproché au président turc Recep Tayyip Erdogan d'avoir démantelé l'infrastructure d'une organisation semi-publique qui détenait dans le passé des bombardiers d'eau et qui était en charge de la lutte contre les incendies. «Je vais pleurer de rage», a tweeté mardi Muhammet Tokat qui avait demandé lors de ses nombreuses interventions télévisées qu'un avion bombardier soit dirigé vers Milas, en vain. Élu du CHP, il fait partie d'un nombre croissant de voix critiques de Recep Tayyip Erdogan à cause de sa gestion de la crise.

Le président a aussi suscité la colère de nombreux Turcs sur les réseaux sociaux pour avoir jeté des sachets de thé à des habitants confus alors qu'il visitait la ville touchée de Marmaris avec une forte escorte policière le week-end dernier. Face aux voix croissantes sur les réseaux sociaux reprochant au gouvernement une intervention insuffisante, le chef des communications de la présidence turque Fahrettin Altun a mis en garde contre les «fausses nouvelles» qui seraient conçues pour donner l'impression d'une Turquie «faible». Les ministres de la Défense et de l'Intérieur ont déclaré qu'ils mobilisaient également leurs forces pour aider les plus de 5000 pompiers qui luttent contre les sinistres. Des canons à eau de la police, normalement utilisés pour disperser les manifestations, ont aussi été déployés sur les zones d'incendies, a annoncé la police turque.

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