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La Tunisie s’enfonce dans la crise, les réactions affluent à l’international

La Tunisie s’enfonce dans la crise, les réactions affluent à l’international
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Par AlAhed avec agences

Les réactions internationales ont afflué suite à la crise politique qui avait tourné aux affrontements en Tunisie.

Des affrontements ont éclaté lundi devant le Parlement tunisien au lendemain de la suspension pour trente jours de ses activités par le président Kaïs Saied et du limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi.

Lundi, le président tunisien a par ailleurs limogé le ministre de la Défense, Ibrahim Bartaji, et celle de la Justice par intérim, Hasna Ben Slimane, par ailleurs porte-parole du gouvernement et ministre de la Fonction publique.

Plusieurs fonctionnaires gouvernementaux ont déclaré que l'armée s'était déployée, lundi matin, dans le palais du gouvernement, situé dans la casbah de Tunis et empêchait les employés de pénétrer dans le bâtiment.

«Coup d'État contre la Constitution»

Ennahdha, parti d'inspiration Frères musulmans et principale formation au Parlement, a fustigé ces mesures, dénonçant «un coup d'État contre la révolution et la Constitution».

Les réactions internationales n’ont pas tardé.

Le gouvernement turc, allié d'Ennahdha, a notamment appelé à «rejeter la suspension du processus démocratique et le mépris du désir de démocratie du peuple», selon le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.

En Algérie voisine, le principal parti d'inspiration Frères musulmans, le «Mouvement de la société de la paix» (MSP), a dénoncé dans un communiqué un «coup d'État contre la Constitution et la volonté populaire de nos frères tunisiens exprimée lors des précédentes législatives», appelant le pouvoir algérien à «soutenir les institutions légitimes en Tunisie». Selon un tweet de la présidence algérienne, M. Saied s'est entretenu par téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune des «derniers développements en Tunisie».

«Éviter toute escalade»

Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a fait part, lors d'un appel téléphonique avec son homologue tunisien Othman Jarandi, du «soutien total (de l'organisation) au peuple tunisien». Il a ajouté «souhaiter que la Tunisie sorte rapidement des turbulences».

En Arabie saoudite, le ministre des Affaires étrangères Fayçal ben Farhan s'est entretenu avec son homologue tunisien, et a insisté sur l'attachement du royaume à la sécurité de la Tunisie.

Au Qatar, le ministère des Affaires étrangères a appelé à «faire prévaloir la voix de la sagesse et à éviter toute escalade», disant également espérer que «la voie du dialogue sera adoptée pour sortir de cette crise».

En Jordanie, le chef de la diplomatie Ayman Safadi a tweeté «espérer que les frères tunisiens dépasseront cette situation difficile en préservant la stabilité du pays (...) et en protégeant leurs acquis».

«Respect de l'État de droit»

En Russie, le porte-parole du Kremlin a espéré que «rien ne menacera la stabilité et la sécurité des citoyens» en Tunisie, précisant que le gouvernement russe «suivait» la situation.

En France, la porte-parole des Affaires étrangères a appelé «l'ensemble des forces politiques à éviter toute forme de violence et à préserver les acquis démocratiques». «La France souhaite le respect de l'État de droit et le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions, qui doivent pouvoir se concentrer sur la réponse à la crise sanitaire, économique et sociale», a-t-elle ajouté.

En Allemagne, le ministère des Affaires étrangères s'est déclaré «très inquiet».

L'Union européenne a appelé au «respect de la Constitution, des institutions et de l'Etat de droit» et à «éviter le recours à la violence».

«Maintenir un dialogue ouvert»

Aux États-Unis, la Maison-Blanche a par ailleurs appelé au respect des «principes démocratiques», se disant «préoccupée» par la crise. Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a téléphoné lundi à M. Saied et l'a appelé à «maintenir un dialogue ouvert avec tous les acteurs politiques et le peuple tunisien». Il a également promis un soutien à l'économie tunisienne et à la lutte contre la Covid-19.

L'ONG de défense des droits humains Amnesty International a appelé dans un communiqué M. Saied à «respecter et à protéger les droits humains, dont la liberté d'expression, d'association et de rassemblement pacifique». Elle a dit être «préoccupée» après «un raid alarmant des forces de sécurité dans les bureaux de (la chaîne qatarie) Al-Jazeera à Tunis» et face aux «menaces du président de recourir à la force contre +ceux qui menacent la sécurité de l'État+».

Reporters sans frontières a également appelé les autorités «au respect de la liberté de la presse et du pluralisme des médias», dénonçant la fermeture des bureaux d'Al-Jazeera.

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