Joe Biden reçoit le premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi
Par AlAhed avec AFP
Le président des États-Unis Joe Biden reçoit lundi 26 juillet le premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, sa première rencontre avec ce dirigeant irakien. Au cœur de leur rencontre: la présence des forces américaines en Irak et, plus largement, la capacité de Bagdad à tenir tête aux cellules de l'organisation terroriste «Daech». Cette dernière a revendiqué un attentat meurtrier il y a une semaine dans la capitale irakienne. Le tout alors que les forces de l’occupation américaine en Irak sont la cible d'attaques répétées de groupes de Résistance, avec leur lot de frappes de la part de Washington.
Quelque 2500 militaires américains sont encore déployés en Irak. Il est fréquent que les États-Unis, dans les pays où ils ont des contingents, envoient aussi des forces spéciales dont les effectifs ne sont pas rendus publics. Moustafa al-Kazimi, Premier ministre d'un pays ravagé par les violences, la pauvreté et la corruption, voudrait que Washington s'engage, au moins formellement, à réévaluer sa présence en Irak.
Retrait total
La majorité des troupes américaines, envoyées en 2014 dans le cadre d'une coalition internationale sous prétexte d’aider Bagdad à défaire «Daech», ont été retirées sous la présidence de Donald Trump. Officiellement, il n'y a pas de troupes combattantes, les militaires américains jouant un rôle de «conseillers» et de «formateurs». L'Irak est un maillon important dans le dispositif stratégique des États-Unis, qui mènent les attaques en Syrie voisine. Et pas question pour Washington d'abandonner le pays à l'influence iranienne, en plein regain de tensions entre Iran et États-Unis -même si ces derniers entendent toujours sauver l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.
Dans ce contexte de bras de fer, «il est peu probable que le nombre de militaires américains en Irak diminue de manière significative», estime Hamdi Malik, du cercle de réflexion Washington Institute. Ramzy Mardini, spécialiste de l'Irak au Pearson Institute de l'université de Chicago, prévoit lui des «annonces cosmétiques pour servir les intérêts politiques du premier ministre irakien». De quoi faire craindre aux spécialistes de la région une poursuite voire une intensification des attaques menées par les groupes de Résistance. Vendredi encore, une attaque au drone a été menée sur une base abritant des militaires américains au Kurdistan (nord), sans faire de victimes. Un Comité de coordination des factions de la résistance irakienne a redemandé «le retrait total de toutes les forces américaines», faute de quoi les attaques se poursuivraient.