Birmanie: 75 enfants tués et 1000 détenus depuis le putsch, selon l’ONU
Par AlAhed avec AFP
Le Comité des droits de l'enfant à l'ONU a condamné fermement vendredi 16 juillet «le meurtre» d'enfants par la junte et la police birmanes, indiquant que 75 enfants ont été tués et environ 1000 autres arbitrairement détenus depuis le putsch.
«Les enfants de Birmanie sont assiégés et risquent de subir des pertes de vie catastrophiques à cause du coup militaire», a déclaré Mikiko Otani, présidente du Comité des droits de l'enfant, dans un communiqué.
«Les enfants sont exposés chaque jour à une violence aveugle, à des tirs aléatoires et à des arrestations arbitraires. Ils ont des armes à feu pointées sur eux et voient leurs parents et leurs frères et sœurs subir le même sort», a-t-elle ajouté.
Le Comité est composé de 18 experts indépendants chargés de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant, à laquelle la Birmanie a adhéré en 1991.
Le pays, à majorité bouddhiste, est en proie au chaos depuis que les militaires ont renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi le 1er février, mettant fin à une parenthèse démocratique de dix ans et déclenchant une répression brutale contre les opposants.
Détention arbitraire d'enfants
Selon des informations crédibles obtenues par le Comité, depuis le putsch, «75 enfants ont été tués, environ 1000 ont été arbitrairement détenus et d'innombrables autres ont été privés de soins médicaux essentiels et d'éducation».
Le Comité condamne «fermement le meurtre d'enfants par la junte et la police» et souligne que certaines victimes ont été tuées dans leur propre maison dont une fillette de six ans dans la ville de Mandalay, deuxième ville de Birmanie, qui est morte dans les bras de son père après avoir été atteint au ventre par une balle de la police.
Il déplore également la détention arbitraire d'enfants dans des postes de police, des prisons et des centres de détention militaires, et déplore que les autorités militaires prennent des enfants en otage lorsqu'elles ne parviennent pas à arrêter leurs parents.
Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a lui reçu des informations crédibles selon lesquelles des hôpitaux, des écoles et des institutions religieuses ont été occupés par les forces de sécurité et ont ensuite été endommagés lors d'actions militaires, et selon l'Unicef, un million d'enfants en selon le communiqué.
Le Comité cite également des données de l'Unicef qui montre que un million d'enfants en Birmanie n'ont pas reçu des vaccins essentiels, et plus de 40.000 enfants ne reçoivent plus de traitement contre la malnutrition aiguë sévère.
«Si cette crise se poursuit, une génération entière d'enfants risque de subir de profondes conséquences physiques, psychologiques, émotionnelles, éducatives et économiques, les privant d'un avenir sain et productif», a prévenu Mikiko Otani.