Fin de mission pour le chef des forces américaines et étrangères en Afghanistan
Par AFP
Le chef des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, le général Austin Scott Miller, a passé la main lundi lors d'une cérémonie rappelant l'imminence du retrait définitif des troupes étrangères du pays, où les talibans ne cessent de gagner du terrain.
Au QG fortifié des forces étrangères à Kaboul, le général Miller, qui commandait depuis septembre 2018 les forces de la coalition en Afghanistan, a transmis le commandement des forces américaines dans le pays au général Kenneth McKenzie, chef du Commandement central de l'armée américaine (Centcom).
Basé aux Etats-Unis, le Centcom supervise les activités militaires américaines dans 20 pays du Moyen-Orient et d'Asie centrale et du Sud, dont l'Afghanistan.
Ce passage de flambeau est l'une des dernières étapes avant le départ définitif d'Afghanistan des troupes étrangères, censé se terminer d'ici fin août.
Environ 2.500 soldats américains - et 7.000 d'autres pays - étaient présents en Afghanistan lorsqu'ils ont entamé début mai leur retrait.
Le retrait américain est achevé à plus de 90 %, a annoncé début juillet l'armée américaine. Les contingents allemand (environ 1.100 hommes, le plus important après celui des États-Unis) et italien (environ 900 hommes) ont déjà quitté l'Afghanistan, et «la plupart» des 750 soldats britanniques ont regagné leur pays, selon leur Premier ministre Boris Johnson.
Ce retrait mettra fin à 20 ans d'intervention d'une coalition menée par les États-Unis et entrée en Afghanistan en octobre 2001, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, après le refus du régime taliban de livrer le chef d'«Al-Qaïda», Oussama ben Laden, à qui il donnait asile.
Il intervient en pleine offensive tous azimuts des talibans, qui leur a permis de s'emparer de vastes portions de territoire face à une armée afghane désormais privée du crucial soutien aérien américain et qui n'a que peu résisté.
«Nous gardons une posture protectrice qui nous permettra (...) de soutenir les forces de sécurité, le peuple et le gouvernement afghans et, enfin, d'empêcher l'Afghanistan de redevenir un refuge pour le terrorisme», a assuré le général McKenzie. «Nous le ferons depuis des bases hors d'Afghanistan, ce qui traduit un changement de posture, mais pas un changement dans notre résolution à soutenir nos partenaires».
Ces deux derniers mois, les insurgés ont conquis de nombreux districts ruraux, l'armée afghane ne contrôlant plus essentiellement que les grandes villes et les principaux axes routiers.
Plusieurs districts de provinces voisines de Kaboul sont récemment tombés aux mains des talibans, faisant craindre qu'ils n'attaquent prochainement la capitale.
Le général Miller a rappelé avoir eu l'occasion de parler aux talibans: «Je leur ai dit qu'il était important que les belligérants mettent en place les conditions pour un règlement pacifique et politique». «Et je redis aux talibans (...) que la violence actuelle va contre la volonté du peuple afghan».