Irak: des attaques quasi quotidiennes contre les intérêts américains
Par AlAhed avec AFP
Trois roquettes ont visé tôt jeudi l'ambassade américaine en Irak à l'issue d'une journée marquée par l'une des opérations les plus importantes de ces derniers mois contre les intérêts américains dans le pays.
Ces opérations, rarement revendiquées, mais très souvent saluées par la résistance en Irak, semblent coordonnées et interviennent huit jours après des raids américains en Syrie et en Irak contre des positions du Hachd al-Chaabi, groupe de la résistance désormais partie des forces régulières irakiennes.
Une dizaine de ses membres ont été tombés en martyr dans ces raids et le Hachd avait promis de se «venger».
Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois roquettes se sont abattues près de l'ambassade américaine à Bagdad, a annoncé l'armée irakienne.
Les batteries de défense C-RAM sont entrées en action dans la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP, alors que l'armée assurait que les trois projectiles n'avaient pas touché l'ambassade elle-même, mais des endroits à proximité dans l'ultra-bunkérisée Zone verte de Bagdad.
L'attaque contre la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, qui abrite des militaires américains dans l'ouest désertique de l'Irak, s'est produite à la mi-journée.
Pas moins de quatorze roquettes «sont tombées sur la base et dans son périmètre. Les systèmes de défense ont été activés», a tweeté le porte-parole de la soi-disant «coalition internationale antiterroristes» en Irak, le colonel Wayne Marotto.
«L'attaque a fait deux blessés légers», a-t-il précisé.
L'attaque a été revendiquée par un groupe se présentant comme les «Brigades de revanche de la mort d'Al-Mohandis», qui a promis «de forcer les Américains à quitter le territoire irakien». Ce groupe inconnu porte le nom de l'ancien n°2 du Hachd, Abou Mehdi al-Mohandis, assassiné avec le général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain en janvier 2020 à Bagdad.
Depuis le début de l'année, une cinquantaine d'attaques ont été menées contre des intérêts américains, mais elles se sont accélérées ces derniers jours.
Aïn al-Assad avait déjà été visé lundi par trois roquettes et, quelques heures plus tard, l'ambassade américaine avait été menacée par un drone, abattu par le système C-RAM.
Mardi soir, une attaque à l'aide de drones piégés a été perpétrée contre l'aéroport d'Erbil, au Kurdistan irakien (nord), qui abrite également une base de la «coalition internationale».
Pour l'analyste irakien Ali Beder, interrogé par l'AFP, l'utilisation des drones est un véritable casse-tête pour la «coalition», car ces engins volants peuvent échapper aux batteries de défense C-RAM, installées par l'armée américaine pour défendre ses troupes.
Signe que les États-Unis s'inquiètent de nouvelles attaques au drone, ils ont récemment annoncé offrir jusqu'à trois millions de dollars pour des informations sur les attaques visant leurs intérêts en Irak.