Raids américains: l’Irak dénonce une «violation flagrante» de sa souveraineté
Par AlAhed avec AFP
L'Irak a dénoncé avec force lundi les raids américains meurtriers menés avant l'aube contre des positions de groupes de la résistance irakienne sur son territoire et en Syrie voisine, la puissante coalition paramilitaire irakienne du Hachd al-Chaabi menaçant de venger ses martyrs.
Selon le Hachd al-Chaabi, quatre combattants ont été tombés en martyr. Tandis que «l'Observatoire syrien des droits de l'homme» (OSDH) a indiqué que les raids ont coûté la vie à au moins sept combattants.
Le correspondant de l'agence officielle syrienne Sana à Deir Ezzor a indiqué que l’agression américaine près des frontières syro-irakienne dans la campagne de Boukamal avait également fait un enfant martyr et au moins trois civils blessés, ainsi que des dégâts matériels.
A Bagdad, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a dénoncé dans un communiqué une «violation flagrante de la souveraineté» de son pays, tout en appelant «à éviter l'escalade».
Il a réitéré son refus de voir l'Irak utilisé «comme un terrain de règlement de comptes».
«Vengeance»
Le Hachd al-Chaabi, fer de lance de l'anti-américanisme en Irak, a confirmé le martyr dans des raids de quatre de ses membres dans la région d'Al-Qaïm, dans l'ouest de l'Irak, près de la frontière syrienne.
Les combattants «remplissaient leur mission habituelle visant à empêcher l'infiltration de terroristes venus de Syrie», a indiqué le Hachd al-Chaabi dans un communiqué, assurant qu'ils «n'étaient impliqués dans aucune activité hostile à la présence étrangère en Irak».
«Les positions bombardées n'abritaient aucun dépôt, contrairement aux allégations américaines», a-t-il affirmé.
Selon le Pentagone, les cibles visées sont des «installations» utilisées par les groupes de la résistance irakienne «impliqués dans des attaques à l'aide de véhicules aériens non-habités (UAV) contre des personnels et des installations américaines en Irak».
Il n'était pas possible de déterminer dans l'immédiat si les quatre martyrs annoncés par le Hachd étaient inclus ou non dans le bilan de «l'OSDH».
«Nous vengerons le sang de nos martyrs (...) Nous avons déjà dit que nous ne resterions pas silencieux face à la présence des forces d'occupation (...)», a menacé le Hachd dans un autre communiqué.
«Perturber la sécurité régionale»
Intégré il y a quelques années aux troupes régulières, le Hachd a aujourd'hui selon des experts la haute main en Irak, où les Etats-Unis maintiennent encore quelque 2.500 soldats.
L'Iran a lui accusé, après les raids, les Etats-Unis de «perturber la sécurité régionale».
L'opération américaine est la deuxième du genre contre des groupes de la résistance pro-Iran en Syrie depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden en janvier.